mardi 11 août 2009

Like a Rolling Stone



"- Je reprendrais bien un café.
Trente petites secondes avaient réussi à me décourager. La page était trop blanche, mes idées trop floues, mon plan inexistant. Ça ne m'a pas arrêté par le passé remarque.
Le café coule, je baisse l'intensité lumineuse de la pièce pour améliorer ma concentration, et décide de changer de chaine. Un peu de musique me mettra dans l'ambiance. MTV bombarde ce qui m'a l'air d'être le tube de l'été, une brunette canon mais adorable, un beat club, un refrain qui fly, ça doit marcher en boite. Je me dis que je devrais l'acheter, c'est frais, et je suis de bonne humeur en ce moment.
Le café est noir et très chaud, je devrais le renverser sur ma page.
La petite brune s'en va, laissant place au dernier Black Eyed Peas dont j'ai été sevré après sept semaines à Vegas.
Je devrais parler de Vegas tiens. C'est obligatoire, mandatory.
J'ai enfin ouvert mon palmarès américain, trois places payées sur une quinzaine de tournois ça va. Et puis le main event, tellement de choses à dire. Comment leur expliquer que je ne suis pas si déçu que ça, que j'ai plus de recul par rapport à mes résultats. Que même si je n'en gagne pas un, je vais souvent loin. Et puis que ça viendra, je le sais, je suis serein.
Et Antoine Saout, dois-je en parler? Ils ont tous vu ma petite pique sur un forum, une micro réponse amusée au flot de critiques reçues quand j'ai osé dire qu'il touchait pas mal de jeu pour rester en vie. Mais je m'en tape tellement de ce qu'ils pensent, je ne vois pas pourquoi je mentirai si je pense qu'il ne serait absolument pas compétitif sur le circuit européen, encore que ça risque de me retomber sur la gueule s'il gagne un EPT cette année. Peu importe, personne ne gagne au poker sans chance, j'aurais du dégager une centaine de places avant mais j'ai touché la seule carte du paquet qui pouvait me sauver.
C'est du poker de tournoi, c'est comme un loto, sauf que certains partent avec un ou deux numéros en plus, quand d'autres oublient de jouer le complémentaire.

Ça s'appelle Ayo Technology, de Millow, et comme un con je n'avais meme pas remarqué que c'était un mek qui chantait subjugué par la danseuse qui n'a après vérification vidéo rien d'adorable - c'est une bombe. Si certains voient venir la trop facile transition vers un récit de soirée arrosée et de relation(s) sexuelle(s) avec un mannequin vénézuelien vous vous fourrez le doigt dans l'oeil. N'est pas FrenchKiss qui veut.
Allez j'achète, ca sera très bien sur mon nouvel ipod, il va falloir bien le remplir avec ce que j'ai prévu pour la nouvelle saison. Exit Metronomy, Minitel Rose, Franz Ferdinand, Pete Doherty etc... C'est pas un sevrage, c'est une overdose.
Mes nouveaux lièvres s'appellent Phoenix, Devendra Banhart, Lilly Allen et Millow donc. Ils vont me suivre de Cannes à Barcelone, en Chypre, sur la Tamise ou en terre Batave. Ceci dit c'est un peu con de dire que le lièvre me suit, je serais grave sur les bases du record du monde quand même. Faudra tenir. Heureusement que je continue le sport, ce petit changement dans ma vie à un effet positif à tous les niveaux.
Je garde quand même Pink Floyd et Billy Joel, obligé.
Je vais mettre ça d'ailleurs, le bon vieux Billy, et me refaire un café. On avance pas.
Je pourrais parler de mes vacances aussi, remarque c'est un peu personnel et boring de raconter qu'on est allé se faire dorer la pilule sous le soleil Apulien dans un monastère rénovée en hôtel luxueux, qu'on a rien foutu à part boire du vin et lu des bouquins.
Ah tiens ils passent Boys Don't Cry sur Ciné Émotion. Tant pis pour le blog, je trouverai bien un truc politiquement correct à raconter... Tant que je traite pas Tall de nain remarque, je risque rien."


vendredi 20 mars 2009

Dix-sept mois plus tôt.



Au siège numéro cinq un jeune joueur français, inexpérimenté, aucune place payée jusqu'ici et un parcours online assez flou. Depuis maintenant 4 jours il bataillait avec les "pros", ceux qu'il méprisait à l'époque pour leurs lacunes techniques apparentes et pour leur trust médiatique aussi. Il en avait marre de voir des Phil Hellmuth, Daniel Negreanu, Doyle Brunson, Johnny Chan, Mike Matusow... Ses grands s'appellaient Mahatma, H@££INGG@L, aba20, TheTakeover, Ozzy87, Rekrul, gandi9, bad_ip, et ils se faisaient encore trop discrets sur la scène internationale.

Il avait les dents longues et comptait bien en envoyer certains à la retraite. Cette table finale en était l'occasion révée, Christer Johansson vainqueur du WPT Paris, Steve Sung pote de Nam Le une star des WPT américains, Vladimir Poletchuk uniquement connu pour avoir fait la table finale de l'EPT Baden quelques jours plus tôt, Markus Lehmann un riche amateur qu'il avait martyrisé pendant deux jours, et enfin l'énigme Hansen.

De tous il était le plus difficile à cerner. Excellent? Juste bon? Ou encore une publicité ambulante créée de toute pièce par les tournois sur invitation à 24 joueurs organisés outre Atlantique? A la télé ou sur les coverages, on l'avait vu faire le pire comme le meilleur, mais ces supports ne valent pas grand chose, qu'en était il réellement?

Ils étaient avec Markus les deux gros outsiders de cette table finale. Et pourtant ils les ont tous surpris, d'abord par leur réussite évidemment, mais aussi par leurs moves inattendus qui résultaient directement de leur insolence pour l'un et de leur opulence pour l'autre. Mais aussi du gros point d'interrogation qui flottait au dessus de leur tête, comment jouent ces deux joueurs? De quoi sont ils capables?

Quand on joue au poker en tournois live, on voit défiler des dizaines de joueurs différents, des vieux, des jeunes, des sponsorisés, des qualifiés, des fumeurs de cigares, des buveurs de whisky, des muets, des bavards, des ricains, des scandis, des porteurs de lunettes ou de casquettes, habiles ou maladroits avec les jetons.. Il ya des centaines de combinaisons possibles.

Au siège numéro cinq un jeune joueur français de 22 ans avec des lunettes noires, un polo lacoste, une barbe de trois jours, il bouge ses jetons sans grande expérience et annonce aléatoirement mes relances. Il regarde toujours le board sauf quand on le regarde dans les yeux, la il fuit et fait attention à ne jamais croiser le regard de son adversaire.
A vue de nez je dirais que ce joueur s'est qualifié dans un satellite local, on est pas loin de la frontière, assez fauché, moyen techniquement, et probablement stressé.
A ça il faut bien entendu ajouter l'historique qu'il a avec ses adversaires. Gus, Christer et Vladimir ont tous joué une tour avec lui a une table à dix joueurs juste avant la table finale a six, Steve lui a eu droit à deux niveaux ou le français a joué très solides à la bulle de la table finale, enfin Markus le connait le mieux puisqu'ils ont joué une dizaine de niveaux ensemble et sait très bien de quoi le frenchie est capable.

A la place de quatre sur cinq de mes adversaires je me serais évalué comme un joueur faisant partie du quota de débutants qui arrivent en tables finales, que j'ai le potentiel de faire un move (et un seul) pendant la table finale, probablement quand ca ira très bien ou très mal, et que je vais jouer solide le reste du temps.
Je me serais donc bluffé une bonne dizaine de fois pendant la table finale et j'aurais tenté deux moves contre mes paires d'as pour jouer sur mon caractère "scared money".

Mais, me direz vous, du coup il n'a aucun mérite à avoir fini deuxième le jeune toulousain? Si quand même vous repondrais-je, il a très bien joué son rôle d'outsider, il a utilisé ce qu'il savait sur eux pour faire ce qu'ils ne savaient pas sur lui jusqu'au heads up ou il a tenté de bully un joueur qui n'attendait que ça.
L'arroseur arrosé.

Alors elle est bien toute cette histoire plus d'un an après mais pourquoi en reparler?
La j'entends déjà les mauvaises langues crier à l'auto promotion tout ça parce que cet épisode du World Poker Tour Spanish Championship va bientôt passer sur Canal Plus (un jeudi à 23h) commenté par Patrick Bruel et Valérie Amarou.
Mais non. L'intérêt de tout ça c'est qu'en dix sept mois je suis progressivement passé du statut de challenger inconnu, à celui de joueur régulier du circuit, voire, et je me permet des millions de guillemets, à celui de """ favori """.

Évidemment c'est pas encore du Gus Hansen quand je me ramène dans un tournoi, les journalistes suédoises ne couinent pas quand je passe, mes adversaires ne crient pas tous "oh no" quand je m'assois à leur table et je ne me permet pas de me vautrer sur trois chaises pour lire un bouquin pendant que je joue... Mais je suis quand même bien à l'aise à une table de poker et il arrive de plus en plus souvent que mes adversaires me reconnaissent sans que moi je ne les connaisse.
Concernant les suédoises, par contre il doit y avoir autre chose que savoir jouer au poker.

Être un """ favori """ veut donc tout simplement dire que les gens s'attendent à ce que je sache faire un tas de trucs, même ceux que je ne fais jamais d'ailleurs. Généralement le favori a une petite étiquette sur la tête, une étiquette qui résume l'intérêt du truc et sur laquelle on va se focaliser comme celles qu'on voit pendant les soldes avec écrit -50% dessus. Elle est fluo, on peut pas la rater et on a pas trop envie de gratter derrière. Ben la mienne elle dit "attention malade mental, monte des jetons et blow up sans arrêt".

Et c'est vrai que j'aime bien ça. Pas blow up non, mais être loose aggro, bluffer, et bien sur monter des jetons. Mais maintenant que tout le monde le sait ça marche moins. Alors la transition vers le statut de """ favori """ (c'est trop relou j'arrête les guillemets dorénavant, de toute façon j'ai un égo surdimensionné) entraîne automatiquement un changement de stratégie, ou disons plus simplement qu'il faut savoir jouer à des vitesses très différentes. En gros il faut que mes adversaires s'attendent à ce que je fasse des moves quand je n'en fait pas et que j'en fasse quand ils s'y attendent le moins et qu'il y a le plus de jetons a voler. Sauf que vu que maintenant tout le monde s'attend a ce que je vole, il faut attendre et faire une opération crédibilité a coup de brelans avant de tenter quoi que ce soit.
Voila le plan.

Mais c'est dur tout ça. Cela vient s'ajouter à l'aspect technique du poker classique, cela lui donne une dimension plus stratégique puisque toute erreur de timing peut entrainer l'élimination et qu'il n'est pas question comme en cashgame de se dire "peu importe, metagame, implied odds, reload et je rejoue cent mille mains".
Il n'y a pas de long terme en tournois, et si il y en a un je ne l'atteindrai pas, donc je ne dois faire aucune erreur, ou du moins essayer.
Forcément quand je dis "utiliser mes armes quand il ne s'y attende plus" il arrive parfois qu'il y en ait un qui n'attende que ça, ou qu'un autre ait brelan, et la on saute comme un con avec cinq high et sur les forums on lit "lol il a encore blowup", et vous savez quoi? Tant mieux.

J'aime ce challenge d'arriver et de savoir que je suis attendu, l'idée de me faire crucifier par mes détracteurs à chaque erreur et encenser par ceux qui m'apprécient à chaque performance rend le tout beaucoup plus excitant et j'avais vraiment besoin de ça.
Depuis le retour de Vegas mon jeu a beaucoup changé et sur le circuit international tout va de mieux en mieux, j'ai bien joué à Londres et Cannes sans trop de réussite avant d'enchainer cinq days deux d'affilée pour un bilan de trois places payées, une table finale, et... un seul grand n'importe quoi quand même! C'était aux Bahamas et je préfére oublier, on a tous des jours sans et mon day 2 la bas en était clairement un, passons.

Bon évidemment c'est bien beau tout ça mais toujours aucun titre international, aucun gros score. Mais tous les compteurs sont au beau fixe et c'est de bonne augure avant l'entame de cette fin d'année chargée, voyez plutôt, San Remo, Monaco, Venise, Vegas et peut être même Dublin. Un gros programme qui est la raison principale de mon absence à Dortmund et Copenhague, ça et le fait que la ville allemande est la plus triste du monde et que les scandinaves sont trop bons pour que j'aille me geler en février sur leurs terres.

J'avais besoin d'un long break avant ces grosses échéances et il m'a fait beaucoup de bien. Je vais pas vous mentir je ne me suis pas beaucoup reposé, mon foie non plus, et je n'ai pas fait le moindre sport. J'ai juste fait la fête avec mes amis et ma famille, sans avoir d'élimination à oublier pour une fois, j'en ai profité pour aller au cinéma ou regarder des matchs à la télé, bref pour vivre une vie un peu plus normale... L'idéal en fait pour recharger les batteries.

Maintenant rassurez vous je continue a jouer, j'ai gagné un petit tournoi live, l'étape Toulousaine du Barrière Poker Tour à 1500€, et je me remet lentement à jouer sur le net. Alors voila, je suis désolé pour le retard dans les mises à jour, mais j'étais en manque d'inspiration au début et trop démotivé devant le retard pris ensuite. Finalement j'ai opté pour un blog plus classique pour mettre à jour, et je vous donne rendez vous bientôt sur mes blogs pour des textes plus décalés et sur le circuit pour mes futurs titres..



vendredi 5 décembre 2008

Elysium



Il n'y a que deux tables dans le Kool Klub à Budapest.


Cote à cote, au fond de la boite, dans un coin sombre. La première est légèrement surélevée et séparée par un petit cordon rouge. Trente ans plus tot je pense que j'y aurais vu des agents du KGB, deviné des dealers, salué des militaires, méprisé des milliardaires, souris à des prostituées, ou ignoré des cadres du parti communiste.
Ce soir j'y distingue des entrepreneurs locaux, prenant des shots de vodkas pendant que les plus belles filles du monde, trop jeunes pour avoir manifesté contre l'étau russe en 89, rient aux éclats assises sur leurs genoux.

Moi je suis à coté, à la deuxième table, celle des hommes de main et gardes du corps je suppose. Davidi s'est occupé de tout, il connait quelqu'un la bas. On trinque à ce qui pourrait être l'anniversaire de ma dernière place payée, les "un an" de l'EPT Dublin.

Pour fêter ça dame chance a eu un cadeau bienvenu, un day deux, une cinquantième place entraînant automatiquement petite enveloppe, rapides félicitations, grand soulagement, et bonne raison de faire la fête avec mes amis.

Davidi, Anthony, Julien, et Vinz levent tous leur verre de vodka-quelque chose à ma santé.
"Cheers, Santé, Kampaï, Li Jaïm.."
J'ajoute un "Na zdrowie" sachant très bien que c'est du polonais, ça sonne local.
Je souris pour une fois, je souris à la chance, question de politesse. Je sais de toute façon que notre relation restera compliquée, elle est trop volage, inconstante, sans cesse un nouveau boyfriend. Elle peut vous briser quand elle vous abandonne, qu'elle vous oublie un peu trop longtemps. J'ai tenu bon, un an à tout faire pour attirer son attention, grâce à ma famille, à mes
amis, à mon sponsor, à ma volonté. Un peu aussi grâce à mon ego, ma fierté, ma vanité, ma jalousie, mon envie, les défauts peuvent être utiles dans les temps difficiles.

Les W mettent en place le plan d'attaque pour les batailles à venir. Il faudra tenir plusieurs fronts, en Hollande, en Belgique et en Pologne. Les ordres sont donnés, j'irais à Varsovie. Les généraux se resservent un verre et se dispersent, dans la boite pour le moment, en Europe plus tard, les jeunes hongroises ont eu raison de leur cohésion. Je reste une minute seul, assis je souris à nouveau, qui sait, si la chance me voit, elle pourrait bien avoir envie de me le rendre à ma prochaine étape.





Plusieurs semaines plus tard, Stade de France, Paris.
J'emboîte le pas d'Eric Koskas et descend de la limousine, devant nous des centaines de passionnés, venus de toute la France pour participer au plus grand tournoi jamais organisé en un jour en Europe, pour essayer de se qualifier pour la finale du France Poker Tour, pour se faire un pro au passage, au figuré bien entendu, quoi que...

Les gens nous regardent, certains nous reconnaissent et le mot se répand, Antony Lellouche & Michel Abécassis seraient arrivés, la foule nous entoure rapidement et les "locaux" sont assaillis, photos, autographes, juste un mot parfois. Moi je suis spectateur de la scène. Ils jouent à domicile.

"Manu toi aussi sur la photo!" lance un joueur en me regardant. C'est un début.
Un autre m'approche avec un paquet de cartes et me demande un autographe.
"Mais c'est quoi votre pseudo déjà?"
"Sir Cuts"
"Ahhhhh c'est vous, on aime beaucoup vos vidéos"

Puis peu a peu un deuxième mot se répand, le petit jeune la qui suit les monstres sacrés du poker français serait Sir Cuts, et de plus en plus de monde s'intéresse à moi. Quelques Valet de trèfle dédicacés plus tard on me dit de suivre le cortège à l'intérieur, nous sommes attendu du pied ferme par 1300 joueurs de poker.

Je suis la sécurité qui nous fait un passage au milieu de ces passionnés. Je réalise un peu plus à cet instant l'ampleur du phénomène poker, notre popularité, votre ferveur.
"Ouaiss Ludo!" lance l'un d'entre vous quand je passe a sa hauteur, je souris sans avoir le temps de le voir, je t'ai entendu, tu ne m'a pas appelé Manu, c'était super.

Passons sur les mains et le tournoi, le France Poker Tour c'est surtout votre tournoi, pas le notre. Nous on est la pour jouer avec vous, répondre à vos questions, ou simplement discuter.

"- Bravo pour Varsovie! La table finale, tu dois être super content non?" me demande un
éliminé malchanceux.
Trois autres personnes écoutent et m'observent. Leurs yeux fixés sur moi me font bafouiller.
- Euh oui, enfin non, 8eme c'est pas terrible quand même, la différence entre la première place et la mienne en terme d'argent est tellement grande..."
- Oui mais bon quand même une table finale en EPT, une table finale en WPT, c'est magnifique à 23 ans.
- C'est vrai, et puis ça fait plaisir, deux tournois payés, une table finale, ça remonte le moral. C'est juste décevant d'être aussi proche à chaque fois et de pas gagner...
-Y'en aura d'autres t'inquiète pas"





En y repensant vous avez raison, j'ai déjà gagné.

Certes pas l'EPT de Varsovie, j'ai pourtant fait de mon mieux pendant trois jours mais ce n'était pas mon tour. J'étais de toute façon l'invité surprise en table finale, mon parcours aurait pu et aurait du, s'arreter la veille quand j'étais a tapis avec 82o contre la paire d'as d'un joueur espagnol.

J'aurais aimé vivre l'expérience du Stade de France avant Varsovie. Avant de me faire éliminer, à mon tour avec une paire d'as, en 8ème place. J'ose espérer que je me serait alors levé en souriant, que j'aurais serré la main de tous mes adversaires qui n'ont, eux, pas démérités leur place en finale, j'aurais amicalement tapé l'épaule d'Arnaud Mattern en lui chuchotant de tous les défoncer, j'aurais ensuite souris au public qui m'a soutenu et qui en grande partie partageait ma déception.

Au lieu de ça je suis partie en trombe, sans réaliser que cette place décevante pour moi aurait ravi tant d'autres personnes, sans imaginer que vous étiez en train de faire sauter wam-poker en appuyant frénétiquement sur votre touche F5, égoïstement je suis parti sans dire un mot.

Ça ne doit plus arriver. Je dois contrôler mes émotions, je dois surtout réaliser la chance que j'ai, profiter du rêve que je vis. Des tables finales il y en aura d'autres, des titres j'en gagnerai... Et si ça n'arrive pas, je trouverai bien une jeune Hongroise à qui raconter que j'étais joueur de poker professionnel dans le passé, que j'ai fait le tour du monde, que j'ai gagné et perdu des millions, que j'ai erré dans toutes les boites branchées, tout fait, tout essayé.

Et si après ça elle ne veut toujours pas de moi, qu'est ce que vous voulez que je vous dise...


dimanche 26 octobre 2008

Shine A Light


Toulouse, Cannes, retour à Toulouse, passage à Paris.
Puis Barcelone via Toulouse, retour et nouveau départ, Londres cette fois ci, directement dans une impasse. Machines arrière direction Paris, via Toulouse, terminus Paris, pour le moment.


La batterie de mon ipod aussi vide que mes poches, ma barbe plus longue que mes dents, la file d'attente pour prendre un taxi à l'arrivée de l'eurostar a des airs d'énième bataille, comme si partout ou je devais aller nous étions trois cents pour un seul gagnant.
Peu importe je suis rodé, juste un peu de patience et je serais exaucé.
Un halo de lumière m'entourera, les projecteurs ou la main de dieu? Vous voyez. Toujours est il que les yeux seront braqués sur une personne, moi.
Attendre et espérer, c'est toujours une question de patience.
"L'élu" certains m'appelleront, "un génie" pour d'autres, la masse des aigris ou des plus connaisseurs se contentera du traditionnel "chanceux". Les faits seront là, trois cents braves qui n'ont rien à envier a des Spartiates n'auront su me resister, un à un victimes de coups violents, disparaissant face au rouleau compresseur de ma valise.
Ce sera enfin mon tour de monter dans le taxi.


Taxi qui me rapprochera un peu plus des prochaines échéances. France Poker Tour à Toulouse, Tournoi de Heads Up à Barcelone, EPT Budapest, EPT Varsovie...
Des noms fusent.
Easyjet, AB Skipper, Baccara, Vodka, Four Seasons, Air France, Frog, Blue Label, Europcar, Bon Plaisir, Vueling, Catwalk, Barceloneta, XO, Charles de Gaulle, Entrecote, Colosseum, Sambuca, British Airways, Razmataz, Terminal B, Hilton, E-Klub, Correspondance, Absinthe, 7, Check out.


Il était temps de recharger les batteries, d'un changement radical, de soleil peut-être, d'alcool surement, de faire la fête inévitablement.
Alors je suis parti avec Antony et Anthony à Marrakech.
Les conditions étaient réunies: courant pour recharger ipod et casque bose, cashgame au lieu des tournois, soleil (je crois), alcool (ni surement ni lentement), et inévitablement... Theatro, Pacha, Paradisio...


On peut dire qu'on a eu des bons guides. Antony Lellouche s'est comme d'habitude occupé de tout, Roger Hairabedian nous a invité à l'hôtel, Gilles Haddad nous a mit entre de bonnes mains, Bernard Boutboul nous a fait mourir de rire, et ... et que veut le peuple comme on dit? Des cashgames juteux? Vendu.


Je n'ai bien sur pas mis le pied dans la piscine mais plongé dans un océan de vodka, pas grillé au soleil mais flambé au casino, pas lu de livres mais bouquiné mes adversaires, pas fait d'excursions dans le désert mais ait exploré la ville de nuit, je ne me suis pas reposé mais... Je bloque la. Je pourrais dire "mais on dormira quand on sera mort" mais ça ferait trop skyblog d'une gamine fan de Kyo. On va faire dans l'autodérision, ca marche toujours l'autodérision.
Je ne me suis pas reposé mais, hé, on a le temps de dormir quand on se lève jamais pour faire le day 2.


Vendredi 17 Octobre, retour sur Terre, pour une retour sur mes terres. Toulouse capitale du rugby, de la saucisse et non pas du cassoulet (c'est Castelnaudary), est pour un week end la capitale du Poker. Enfin une des trois capitales, puisque le France Poker Tour pose ses valises dans trois villes en même temps.
Accompagné de Benjo je prend l'avion, pour retrouver le soir même la toujours aussi enceinte Alexia Portal, le toujours aussi délirant (passé deux bières et sur Téléphone uniquement) Régis, mes potes régionaux (toujours aussi pauvres), ma maison de toujours et ma 205 de tous les jours.
Vous l'avez compris ça fait bizarre.

A peine le temps de poser les valises, de faire tourner le moteur talbot de mon bolide, qu'on se rend au restaurant. Tout le monde est de bonne humeur, on boit du gaillac en mangeant du foie gras et des gros steaks. Les plus courageux (mention spéciale a Etienne car il était en béquilles) finissent au frog puis à l'Ubu, un club légendaire de la nuit Toulousaine. Je n'y étais pas retourné depuis au moins 4 ans et j'ai été super surpris, l'age moyen devait avoisiner les 24 ans, la musique était electro sans etre de la daube commerciale, le patron est sympa, excellente soirée.
Le lendemain matin, vers 13h, un seul doliprane suffira. Un heure plus tard début du tournoi de poker, les toulousains sont venus nombreux, et pas que de Toulouse d'ailleurs. Albi, Montauban, Perpignan, Arcachon, Caen(!)... les places pour le France Poker Tour s'arrachent et je suis fier d'être l'hôte de cette étape, le cadre n'a rien a envier à un EPT, la salle a une vue exceptionnelle sur la pelouse du Stadium.
Pourtant bien déterminé à prouver que je suis prophète en mon pays je ne ferais pas le day 2, respect des traditions oblige me direz vous.


Cette étape à néanmoins été très agréable, rencontrer tous ces passionnés oblige à relativiser, à réaliser la chance que l'on a d'être sponsorisé, de voyager, et de vivre du poker. J'ai eu l'impression que chacun d'entre eux vivait un peu un rêve par procuration, et ce rêve je peux peut être en écrire un petit chapitre dans les prochains mois, qui sait.


lundi 6 octobre 2008

Fuck the pain away


London, Regent Street.
5h17

"- Are you free?
- Sure where are you going?
- Clapham.
- Come in sir!"

Au bout de trois essais je parviens enfin a comprendre comment la poignée du taxi fonctionne, je monte et m'assois sur le strapontin. Si j'étais de mauvaise foi je tenterais d'expliquer pourquoi j'ai choisi de me mettre sur le siège le plus inconfortable, dos a la route, au lieu de me vautrer sur la banquette. Je vous dirai qu'ouvrir une portière est une tache infiniment plus difficile que vous ne le croyez en Angleterre tant ils ont de mécanismes différents et illogiques.
Mais non, autant le dire de suite, j'étais wasted comme on dit ici.

"- How was the night sir? Big party heh?
- It was a good one..
- You were in that club there? The Maddox?
- Yeah, it's a nice place
- Sure it is, I heard P. Diddy and Keira Knightley are coming here.
- Well, I didn't see Keira...
- Haha too bad for you man, she is very beautiful... "

L'avantage quand on prend un taxi qui est probablement plus vieux que soi, et qu'on décide sans raisons de s'asseoir sur le strapontin, c'est qu'on se retrouve a quelques centimètres du chauffeur. Du coup il peut engager la conversation.

"- Where are you from my friend? Germany?
- No, I'm french. Where are you from?
- Ghana!
- Oh ok
- So were you celebrating something?
- Yeah, busting another huge stack before the day 2 of a big tournament..
- What do you mean?
- Well... I'm a poker player and I played a tournament...
- Oh you won money at poker?
- Not exactly... I had alot of chips in a tournament and lost it all before the end of the first day, which is what i've been doing for the last twelve months now.. and that's not a good thing..
- Oh so you are drinking to forget?
- Yeah maybe.. Sort of."

Puis mon nouveau pote a du me trouver un peu bizarre et décider qu'il valait mieux me laisser tranquille. Moi du coup j'ai regardé Londres défiler par la fenêtre.

Mayfair, le quartier le plus cher de Londres, mais aussi un des plus beau, j'y dinerai le lendemain soir au Shogun, un japonais, en compagnie de toute l'équipe winamax, staff compris, avant une autre soirée ultra arrosée que je ne vous raconterai pas, mais durant laquelle Tallix a eu un "problème", mais rien de grave rassurez vous.
On longe l'immense Hyde Park avant de traverser Chelsea puis la Tamise, c'est a peu près la que je me perd dans mes pensées. Je rejoues les mains, enfin surtout la main de l'EPT de Londres qui m'a fait sauter.

Je viens de perdre trois pots assez importants, il me reste encore 40,000 sur les blindes 300/600, rien de grave sur le papier. C'est sans compter mon passif, San Remo, Mote Carlo, WSOP 1500$, WSOP 5000$ shorthanded, autant de tapis énormes montés pendant les premiers niveaux et perdus en quelques coups en fin de journée. Plus de day 2 depuis Dublin, presque un an maintenant...

Julien Brecard passe, me tape l'épaule en disant "allez ludo plus qu'une heure et demi, c'est rien calme toi". Je suis calme, j'ai juste une impression de déjà vu désagréable. Je folde une ou deux mains, jusqu'à me retrouver en deuxième de parole, avec deux as, rouges, les mêmes qui m'ont fait double up à la première main de la table finale du WPT Barcelone, qui m'ont permis d'éliminer tout le monde, enfin presque puisque la aussi je me suis effondré dans les derniers instants, perdant le heads up final, laissant passer une chance unique de gagner un prestigieux titre.
Je ne suis pas un joueur superstitieux, je ne crois en rien, si ce n'est en l'autodétermination. Je pense que les résultats de chacun reflètent leurs décisions, au poker ou dans la vie d'ailleurs.

Bref la suite vous la connaissez, le lendemain soir, tôt, Antony Lellouche est en finale et Ludovic Lacay est dans le taxi, en train de méditer sur le fait que la brune avec la couette et la Lituanienne avec qui il avait parlé pourraient en réalité être la même personne si la brune avait défait sa couette à un moment x situé entre la 14eme vodka redbull et le 6eme shot de sambuca.

I guess I'll never know...


mardi 16 septembre 2008

Yellow


J'ai essayé plusieurs fois d'écrire quelque chose pour mon blog.

A Cannes d'abord, après avoir sauté du Partouche Poker Tour, puis le lendemain après avoir fêté mon élimination et le jour encore après après avoir célébré je ne me souviens plus trop quoi.
A Toulouse, le jour de mon retour qui était aussi la veille de mon départ pour Barcelone j'ai écrit un brouillon. Je l'ai ensuite un peu travaillé à mon arrivée en Espagne pour le premier EPT de la saison. Finalement j'en ai eu marre d'essayer d'écrire un truc qui ne voulait pas sortir de lui même, alors je suis sorti fêter mes 23 ans...

Dire que c'était une orgie romaine serait réducteur... Les pauvres César, Brutus, Pompée & Marc Aurel n'avaient que du vin dégueulasse alors que nous avons de la vodka et toutes sortes de produits interdits.
Bref ces derniers jours ont été riches en excès et il aura bien fallu tout ça pour me (re)donner l'envie d'écrire.



Il est 12h54 et je suis en voiture, quelque part en Espagne, bientôt en France, à mi chemin entre la loque dépressive des deux derniers jours et l'arrogant Sir Cuts que je serai demain. Profitez en.
C'est indiscutable, c'est dur d'être un joueur de poker de 23 ans. Plus généralement 23 ans n'est pas l'age le plus facile; on entre, ou pas, dans la vie active, certains de nos potes se casent et on les perd de vue, on encaisse moins bien les soirées et de toute façon elles ne nous procurent plus le même plaisir... Rajoutez à ça un peu d'argent et une vie passée dans des hôtels et des aéroports de villes dont je ne connais que les endroits branchés et glauques de la nuit, secouez bien, dégustez.
Ne me demandez pas si c'est bon, ma réponse change a chaque seconde.
Je ne réalise probablement pas la chance que j'ai, je passe mon temps à relever ce que je n'aime pas chez les gens, ce qui ne va pas dans la chambre d'hôtel, le rire bizarre de ce gars, les fesses un peu trop grosses de cette meuf et putain ses chaussures... quelle horreur. Demandez moi comment je vais et je vous montrerai ma courbe d'EV. A la main 8752 j'étais au top, mais depuis 3255 mains c'est vraiment la merde.




Je suis le type au couloir 9 de la finale du 100 mètres.
Je suis mal placé parce que j'ai fait un mauvais temps en demi, trois courageux italiens ont parié sur moi car la cote est incroyable, mon entraineur n'y a jamais cru de la saison, et moi non plus d'ailleurs. Si je gagne c'est la garden party de l'Élysée, la légion d'honneur, le grand journal de canal +, la rencontre de Molly animatrice sur M6 d'un show de télé réalité sur des gens lâchés avec des armes sur une ile déserte ou celui qui survivra encaissera 199,000€.
La belle vie.


"Ludovic Lacay from France"
Je m'avance et lève la main.

Tiens dit cette mère de famille américaine, un français, c'est rare. David Douillet insiste sur mon beau parcours pour en arriver là et souligne une année difficile marquée par les blessures. "Maintenant c'est du bonus!"

En position dit l'arbitre.

Au couloir numéro 4 et 5 les deux favoris, le recordman du monde jamais sacré en compétition, et le champion du monde en titre. Il y a cinq ans ils me craignaient et je les battais régulièrement, aujourd'hui Nike et Adidas en ont fait les stars de leur nouvelle campagne de pub, ils prennent des millions, et se demandent ou ils ont vu déja le blanc au couloir 9.

"Il n'a que 23 ans c'est déjà magnifique pour lui d'être présent aujourd'hui" lance l'invité espagnol de TVE.
Couloir numéro 4 et 5 ont respectivement 21 et 22 ans, quel hypocrite.

Je suis ce type au couloir numéro 9 qui avait tout pour devenir un champion et qui quelque part a raté le train.
Ou bien peut être qu'il a sauté du train? Peut être que quand il a réalisé les sacrifices a faire pour éventuellement être au couloir numéro 4 il s'est demandé si c'était vraiment ça qu'il voulait?

"A vos marques, Prêts"
"Bang Bang!"


Tiens un faux départ, je devais prendre des risques de toute façon. Pour la première fois tous les journalistes parlent de moi, la caméra zoome, je reviens dans les starting-blocks. C'est le premier avertissement. La télévision Belge en profite pour rappeler que j'ai quand même terminé 2eme l'an dernier des championnats d'Europe en salle, et que ce jour la j'avais aussi pris un faux départ. Couloir numéro 4 me regarde et se demande "mais comment il s'appelle déjà" en me faisant un clin d'œil amical.

La suite de la course importe peu. Couloir numéro 9 ne gagnera pas, vous vous en doutez.
La fin de sa carrière dépendra des choix qu'il veut faire, il peut encore être un couloir numéro 4, mais il doit faire des sacrifices. Devenir un robot, une machine à gagner, ou rester le finaliste qu'on oubliera vite mais qui profitera de la vie?



Si on me demande quel est mon meilleur souvenir de ces deux semaines, je répondrai sans hésiter la conversation de cinq minutes que j'ai eu avec une fille que je ne connaissais pas vraiment. C'est fou comme c'est rassurant de voir que tout le monde est aussi paumé que soi. Chacun le cache à sa manière, mais au final à part les jeunes amoureux, très peu de gens sont heureux...



Compte rendu de Cannes:

Au poker Benyamine ma défoncé.
Flashs de la soirée au Baoli (chronologie non vérifiée):
- Je drague Tiffany Michelle a la sortie des chiottes, en fait elle est moche de près du coup je m'esquive poliment alors qu'elle commence a me raconter sa vie.
- TaLL bien imbibé discute avec Fatal1ty la légende du jeu vidéo.
- Gohanounet erre dans la boite ivre mort, contrairement a ce qu'il dit il ne tient pas du tout l'alcool.
- Antony L discute avec JR Bellande, je m'approche mais j'ai trop bu pour comprendre quoi que ce soit du coup je me casse.
- Une belge m'embrasse, elle a des lunettes et a l'air pas mal.
- La belge me parle mais je ne comprend rien j'appelle Davidi a la rescousse, il m'avoue ne rien comprendre non plus.
- On se casse du Baoli, on fait un quick after et des meufs me ramenent (je ne les connais pas, je ne les choppe pas)
- Arrivé devant l'hôtel je retrouve TaLL qui discute avec Antonio Esfandiari (non il n'est pas gay)
- On demande a Esfandiari et a son pote de nous prendre en photo, allez savoir pourquoi.




Compte rendu de Barcelone:

Au poker j'ai fais deux moves, un foireux, l'autre très foireux.
Trop (ou trop peu) de choses a raconter dans les soirées passées au Shoko, Catwalk, et autres endroits peu fréquentables...
Dans un (rare) moment de lucidité j'ai rejoint mon pote Benjo pour commenter l'EPT Live, c'est logiquement parti en sucette après une petite heure, compréhensible: ce jeu est nul.


Concernant ce blog, je ne sais pas trop ce qui va lui arriver. Winamax a recemment mis en place un blog "officiel" pour tous les membres du team, donc je ne sais pas si je continuerai a poster ici. Peut être que je vais écrire ce qui est "officiel" sur leur blog, et garder le contenu un peu trash et off the records pour celui ci... A suivre.


Voila vous vous en doutiez ce blog ne pouvait avoir qu'un titre: Yellow.


mercredi 27 août 2008

Janie's Got A Gun



Septembre approche et vous devez vous demander comment va votre joueur de poker préféré!
Et bien après deux semaines passées a faire chier tous les gens qui m'approchaient de près ou de loin, en leur expliquant a quel point ils ne pouvaient pas comprendre ce que je traversais, que les aphtes a cet endroit la c'est redoutable et qu'en plus c'est incurable, je peux maintenant officiellement annoncer que je suis rétabli de mon opération des dents de sagesse. L'anesthésiste m'a d'ailleurs placé un bluff magnifique sur la table d'opération: "Rassurez vous ce n'est que de l'oxygène je vous dirais quand on va vous en... -blackout-", way to go.
Bref les dents de sagesse c'est bon, mon régime draconien contre la gastrite se terminait hier, du coup j'étais tout chaud pour aller faire la fête comme il se doit. Seulement un mardi a Toulouse le clubbing c'est pas trop ça, donc j'ai fini au Casino Barrière ou j'allai incognito pour la troisième fois de ma vie. A chaque fois que j'y vais c'est un peu fébrile comme un gosse qui espère qu'on lui a préparé un anniversaire surprise et que c'est pour ça que tout le monde fait comme si tout était normal jusqu'au moment ou ... Surprise. Sauf que dans mon rêve a moi deux bombes - Tiffany et Molly - de Barrière arrivent de chaque coté, me prennent par le bras en me guident au salon VIP ou une bouteille de champagne immense m'attend et me disent:
Tiffany: "Si vous avez besoin de quoi que ce soit Mr Lacay, nous sommes a votre disposition..."
Ce a quoi je répondrai calmement, prenant un air surpris mais pas trop, confiant sans sonner planifié, charmeur mais pas dragueur:
- Si vous n'avez rien de mieux a faire, prenez donc une petite coupe avec moi...
- (Tiffany) Oh, avec joie, merci beaucoup Mr Lacay
- Appelez moi Ludovic s'il vous plait, on a le même age...
- (Molly) Oh regarde il y a même des fraises et de la chantilly! Je connais un jeu, mais je sais pas si je peux vous en parler monsieur Lacay
- (Tiffany) Hihi, on adore jouer.
....


Mais non.
Après avoir traversé la salle et vu que toutes les bombes suscitées étaient déja en train de faire du charme a des vieux qui prennent un plaisir fou a perdre une tonne a la roulette, je suis inexorablement arrivé a la poker room...
Les classiques 5-5 10 handed a rake monstrueux tournaient, comme d'hab je ne reconnaissait pas un joueur... Tout de suite mon instinct de joueur de poker a repris le dessus, "Surement des parties profitables, si on allait s'asseoir... au bar".
Ce n'est que cinq ou six vodkas tonics plus tard que je me suis logiquement dirigé vers les tables avec l'envie de jouer ayant abondamment noyé tout l'edge que j'avais en pénétrant dans ce casino. Oui je bois des vodkas tonics, tout le temps, surement depuis que j'ai vu Lost in Translation pour la première fois, il parait que c'est une boisson de meuf mais je m'en tappe, et de toute façon le whisky c'est dégueulasse.
Enfin bref, toujours pas de Tiffany ni de Molly (ma préférée) j'ai donc un peu charmé la fille du cashier a base de sourire et de "Je sais pas trop combien je peux prendre sur ma carte bleue, tentez 1000...", elle n'a ni attendu ma sortie a 4h du matin, ni arraché son chemisier, technique a revoir je suppose.
Niveau poker comme d'hab je me fais défoncer mais cette fois ci je finis even. Je suis d'autant plus fier que j'ai réussi a lâcher AQ sur un board avec une dame. Oui je sais ça sonne fou comme ça mais j'avais raison, son deux paires dame sept n'étais néanmoins pas le brelan que j'avais negreanuesquement annoncé.
Voila pour les réjouissances de la nuit.

Pour changer un peu de sujet, peut être que certains d'entre vous ont lu le post de Brian Townsend sur son blog ou il admet avoir joué sous plusieurs comptes car il n'avait pas le courage de jouer des basses limites sous son vrai compte. J'ai beaucoup de respect pour ce joueur et ce qu'il a accompli mais la il m'a vraiment énormement déçu, doublement déçu.
D'abord le fait de jouer sous plusieurs comptes incognito alors qu'il connait tout le monde est un avantage monstrueux surtout pour un joueur de son niveau. Je suis particulièrement sensible a ça puisque sur ongame les scandinaves réguliers de 10/20 changent de pseudos tous les 15 jours alors que moi je joue toujours sur le même. C'est tout simplement de la triche et le fait que d'autres le fassent ne l'excuse en rien, au contraire.
Le deuxième point qui me déçoit c'est sa raison, en aucun cas un joueur de poker ne doit avoir honte d'être sur un gros downswing, de mal jouer ou tout simplement de ne plus avoir le niveau de jouer au top. C'est notre quotidien de douter, de redescendre de limites, de perdre, de dérégler notre jeu, j'ai d'ailleurs souvent écrit sur mes downswings dans mes anciens blogs et sur les forums sans cacher les raisons. Je croyais que townsend était un exemple de courage sur ce point la, i guess i was wrong...
Il a maladroitement tenté de se rattraper en donnant 25,000$ a la charité mais je trouve ça pathétique quand on joue de la 100/200 en trichant de tenter de s'en sortir en donnant une des dizaines de caves qu'il a gagné a la charité.
Carton Rouge aba20.

Niveau reprise du calendrier des tournois la fin d'année s'annonce chargée, voyez par vous même mon programme:

- PPT Cannes
- EPT Barcelone
- FPT Toulouse
- EPT Londres
- FPT Bordeaux
- FPT Paris
- EPT Budapest
- EPT Varsovie
- EPT Pragues

A rajouter quelque part au milieu les Master Classics dont je ne connais pas la date cette année.
J'ai beaucoup d'espoirs pour cette année, avoir un an d'expérience sur le circuit va clairement être un atout dans ma poche, j'ai beaucoup progressé techniquement et psychologiquement même si j'ai encore énormément de défauts a travailler, je me sens en grande forme et prêt a faire une perf.
Concernant le cashgame online j'ai fini le mois d'aout down genre 25k et je me suis fait hacker un compte ou j'avais laisser trainer 10k donc pas un super mois mais je suis assez content de la manière dont je gère tout ca. Je me demande bien quand même comment le mek a pu trouver mon mot de passe sachant que mes deux PC ont un antivirus + firewall et que je ne me suis jamais connecté d'ailleurs, je suis sur de n'avoir jamais accepté de fichier dangereux ou autre, c'est vraiment bizarre. L'ip est apparemment du Venezuela, probablement un proxy mais ce qui est marrant dans l'histoire c'est que le mot de passe de ce compte était le même que le mot de passe de mon compte winamax, dommage hombre tengo mucho mas on el otro (ca fait longtemps le lycée).


Voila, a part ça j'ai passé le mois d'août a glander, j'ai joué a pas mal de jeux vidéos, World in Conflict un jeu de stratégie de guerre magnifique que j'ai fini et qui est excellent. Mass Effects un jeu de role futuriste aussi sympa mais auquel j'ai plus de mal a accrocher, Bioshock que je viens de commencer mais qui est vraiment un shoot super fun, surtout en niveau difficile pour un ancien joueur de counterstrike comme moi. J'ai aussi ruiné quelques nuits a désespérément tenter de battre Rome, l'Empire Seleucide et Carthage simultanément a Europa Universalis: Rome. Je ne relancerai plus jamais ce jeu complètement rigged.
Ah sinon je tenais a dire que j'ai vu avant hier au ciné The Dark Knight, le dernier Batman pour ceux qui ont vécu sur une ile déserte les 6 derniers mois, et je n'ai pas eu le même orgasme cinématographique que nos ami américains qui ont propulsé le film numéro 1 du classement imdb et sont allé le voir en masses. Un bon film d'action mais loin du chef d'œuvre que j'attendais... Je pense en revanche que Batman ferait une excellente série télé d'une ou deux saisons ou on pourrait développer beaucoup plus sur les personnalités de personnages... Enfin bon voila.

C'est tout pour aujourd'hui mais je reposterai bientôt pour vous parler de mes séances de coaching de groupe qui pourraient intéresser certains d'entre vous. Stay Tuned.



EDIT:

Certains m'ont habilement fait remarquer que je n'avais pas posté de brag ce mois-ci, j'ai donc du piocher dans ma réserve d'atouts-brags, il en reste beaucoup rassurez vous.