mardi 16 septembre 2008

Yellow


J'ai essayé plusieurs fois d'écrire quelque chose pour mon blog.

A Cannes d'abord, après avoir sauté du Partouche Poker Tour, puis le lendemain après avoir fêté mon élimination et le jour encore après après avoir célébré je ne me souviens plus trop quoi.
A Toulouse, le jour de mon retour qui était aussi la veille de mon départ pour Barcelone j'ai écrit un brouillon. Je l'ai ensuite un peu travaillé à mon arrivée en Espagne pour le premier EPT de la saison. Finalement j'en ai eu marre d'essayer d'écrire un truc qui ne voulait pas sortir de lui même, alors je suis sorti fêter mes 23 ans...

Dire que c'était une orgie romaine serait réducteur... Les pauvres César, Brutus, Pompée & Marc Aurel n'avaient que du vin dégueulasse alors que nous avons de la vodka et toutes sortes de produits interdits.
Bref ces derniers jours ont été riches en excès et il aura bien fallu tout ça pour me (re)donner l'envie d'écrire.



Il est 12h54 et je suis en voiture, quelque part en Espagne, bientôt en France, à mi chemin entre la loque dépressive des deux derniers jours et l'arrogant Sir Cuts que je serai demain. Profitez en.
C'est indiscutable, c'est dur d'être un joueur de poker de 23 ans. Plus généralement 23 ans n'est pas l'age le plus facile; on entre, ou pas, dans la vie active, certains de nos potes se casent et on les perd de vue, on encaisse moins bien les soirées et de toute façon elles ne nous procurent plus le même plaisir... Rajoutez à ça un peu d'argent et une vie passée dans des hôtels et des aéroports de villes dont je ne connais que les endroits branchés et glauques de la nuit, secouez bien, dégustez.
Ne me demandez pas si c'est bon, ma réponse change a chaque seconde.
Je ne réalise probablement pas la chance que j'ai, je passe mon temps à relever ce que je n'aime pas chez les gens, ce qui ne va pas dans la chambre d'hôtel, le rire bizarre de ce gars, les fesses un peu trop grosses de cette meuf et putain ses chaussures... quelle horreur. Demandez moi comment je vais et je vous montrerai ma courbe d'EV. A la main 8752 j'étais au top, mais depuis 3255 mains c'est vraiment la merde.




Je suis le type au couloir 9 de la finale du 100 mètres.
Je suis mal placé parce que j'ai fait un mauvais temps en demi, trois courageux italiens ont parié sur moi car la cote est incroyable, mon entraineur n'y a jamais cru de la saison, et moi non plus d'ailleurs. Si je gagne c'est la garden party de l'Élysée, la légion d'honneur, le grand journal de canal +, la rencontre de Molly animatrice sur M6 d'un show de télé réalité sur des gens lâchés avec des armes sur une ile déserte ou celui qui survivra encaissera 199,000€.
La belle vie.


"Ludovic Lacay from France"
Je m'avance et lève la main.

Tiens dit cette mère de famille américaine, un français, c'est rare. David Douillet insiste sur mon beau parcours pour en arriver là et souligne une année difficile marquée par les blessures. "Maintenant c'est du bonus!"

En position dit l'arbitre.

Au couloir numéro 4 et 5 les deux favoris, le recordman du monde jamais sacré en compétition, et le champion du monde en titre. Il y a cinq ans ils me craignaient et je les battais régulièrement, aujourd'hui Nike et Adidas en ont fait les stars de leur nouvelle campagne de pub, ils prennent des millions, et se demandent ou ils ont vu déja le blanc au couloir 9.

"Il n'a que 23 ans c'est déjà magnifique pour lui d'être présent aujourd'hui" lance l'invité espagnol de TVE.
Couloir numéro 4 et 5 ont respectivement 21 et 22 ans, quel hypocrite.

Je suis ce type au couloir numéro 9 qui avait tout pour devenir un champion et qui quelque part a raté le train.
Ou bien peut être qu'il a sauté du train? Peut être que quand il a réalisé les sacrifices a faire pour éventuellement être au couloir numéro 4 il s'est demandé si c'était vraiment ça qu'il voulait?

"A vos marques, Prêts"
"Bang Bang!"


Tiens un faux départ, je devais prendre des risques de toute façon. Pour la première fois tous les journalistes parlent de moi, la caméra zoome, je reviens dans les starting-blocks. C'est le premier avertissement. La télévision Belge en profite pour rappeler que j'ai quand même terminé 2eme l'an dernier des championnats d'Europe en salle, et que ce jour la j'avais aussi pris un faux départ. Couloir numéro 4 me regarde et se demande "mais comment il s'appelle déjà" en me faisant un clin d'œil amical.

La suite de la course importe peu. Couloir numéro 9 ne gagnera pas, vous vous en doutez.
La fin de sa carrière dépendra des choix qu'il veut faire, il peut encore être un couloir numéro 4, mais il doit faire des sacrifices. Devenir un robot, une machine à gagner, ou rester le finaliste qu'on oubliera vite mais qui profitera de la vie?



Si on me demande quel est mon meilleur souvenir de ces deux semaines, je répondrai sans hésiter la conversation de cinq minutes que j'ai eu avec une fille que je ne connaissais pas vraiment. C'est fou comme c'est rassurant de voir que tout le monde est aussi paumé que soi. Chacun le cache à sa manière, mais au final à part les jeunes amoureux, très peu de gens sont heureux...



Compte rendu de Cannes:

Au poker Benyamine ma défoncé.
Flashs de la soirée au Baoli (chronologie non vérifiée):
- Je drague Tiffany Michelle a la sortie des chiottes, en fait elle est moche de près du coup je m'esquive poliment alors qu'elle commence a me raconter sa vie.
- TaLL bien imbibé discute avec Fatal1ty la légende du jeu vidéo.
- Gohanounet erre dans la boite ivre mort, contrairement a ce qu'il dit il ne tient pas du tout l'alcool.
- Antony L discute avec JR Bellande, je m'approche mais j'ai trop bu pour comprendre quoi que ce soit du coup je me casse.
- Une belge m'embrasse, elle a des lunettes et a l'air pas mal.
- La belge me parle mais je ne comprend rien j'appelle Davidi a la rescousse, il m'avoue ne rien comprendre non plus.
- On se casse du Baoli, on fait un quick after et des meufs me ramenent (je ne les connais pas, je ne les choppe pas)
- Arrivé devant l'hôtel je retrouve TaLL qui discute avec Antonio Esfandiari (non il n'est pas gay)
- On demande a Esfandiari et a son pote de nous prendre en photo, allez savoir pourquoi.




Compte rendu de Barcelone:

Au poker j'ai fais deux moves, un foireux, l'autre très foireux.
Trop (ou trop peu) de choses a raconter dans les soirées passées au Shoko, Catwalk, et autres endroits peu fréquentables...
Dans un (rare) moment de lucidité j'ai rejoint mon pote Benjo pour commenter l'EPT Live, c'est logiquement parti en sucette après une petite heure, compréhensible: ce jeu est nul.


Concernant ce blog, je ne sais pas trop ce qui va lui arriver. Winamax a recemment mis en place un blog "officiel" pour tous les membres du team, donc je ne sais pas si je continuerai a poster ici. Peut être que je vais écrire ce qui est "officiel" sur leur blog, et garder le contenu un peu trash et off the records pour celui ci... A suivre.


Voila vous vous en doutiez ce blog ne pouvait avoir qu'un titre: Yellow.