samedi 12 juillet 2008

Home Sweet Home


L'écran en face de moi annonce 1h 47 minutes restantes dans le level 2 du main event quand j'envoie mes derniers 3500 jetons avec Roi Dame sur un board QT45 avec deux piques. Je suis confiant, c'est le double up attendu depuis une demi heure, je vais enfin pouvoir revenir dans le tournoi et le gagner.
Mon adversaire retourne une paire de 4 pour brelan, je suis drawing dead, out du main event, la première chose à laquelle je pense à ce moment là: rentrer chez moi. Me casser de Vegas et de sa chaleur étouffante, son putain de Rio et sa clim réglée sur 12 degrés, ses chauffeurs de Taxis qui ont du me demander après chaque élimination "You played the poker? Did you win?", son flot de touristes américains beaufs qui se déverse sur le strip à qui une cinquantaine de mexicains distribuent des numéros de putes en pleine aprem, ses centaines de milliers de machines à sous au bruit insupportable, et j'en passe.

Vegas c'est toujours pareil, on est content d'y arriver, on est ravi d'en partir après une semaine. Alors imaginez après plus d'un mois passé et une trentaine de tournois joués sans aucune place payée...
Bref je suis rentré à la villa Winamax, j'ai appelé Virgin Atlantic qui m'a modifié mon retour pour le lendemain (et 50£) et je suis parti. Bien sur j'ai eu un pincement au cœur en montant dans l'avion mais rien comparé au sentiment de libération, enfin j'allais pouvoir manger français, revoir ma famille et mes amis, et me reposer. En fait les vacances pour un joueur de poker c'est quand on rentre à la maison.

Depuis j'ai un peu joué online, fait du sport, mangé du saucisson et du fromage (beaucoup), bu de la vodka (beaucoup trop) et pas mal dormi. Je suis complètement jet lagged ce qui n'est pas si mal puisque je me réveille en sursaut à 9h du matin tous les jours comme les gens normaux, il m'arrive même de prendre le petit dej...
Niveau poker le mois de Juillet est parti sur les chapeaux de roues comme en témoigne le graph:


Du coup comme me l'a conseillé mon ami Michel Abecassis je pense que je vais "digérer" un peu ce good run (juin aussi était un très bon mois) et faire autre chose pendant quelques jours, probablement jouer un peu en omaha puisqu'il faudra savoir y jouer dans les prochaines années.
J'avais passé pas mal de temps il y a un an à apprendre le jeu mais la variance était trop élevée et j'avais laissé tomber, idiot. Au programme donc une tonne de 5-5 Pot Limit Omaha sur Winamax (10-10 en cas de tilt), un peu de sport que ça soit jogging ou Wii Fit (oui ça compte), et du bon temps avec les gens que j'aime.
Au passage si certains d'entre vous connaissent des bons articles/threads ou des bonnes vidéos de Omaha je suis preneur, postez en commentaire.

vendredi 4 juillet 2008

Main Event Fever


Ça y est, c'est parti! La boucherie géante vient de démarrer, dans 15 jours il ne restera que 15 chattards monstrueux l'un d'eux sera sacré en octobre "Champion du monde" en encaissera une dizaine de millions ainsi qu'un contrat avec une poker room de deux ou trois autres millions annuels, vous savez cette room qui ne sponsorise que des étoiles...
Pour l'instant le day 1A se termine, Johny et Guignol ont sautés mais le prennent plutôt bien en se massacrant en side bets sur mario kart. Demain c'est au tour de TaLL, ManuB, MiK22, moumouth et environ 2400 autres fishs d'aller bust dans la joie et la bonne humeur. Pour ma part ce sera le day 1C, un choix peu judicieux puisque Davidi Kitai joue le même jour, le risque est donc grand qu'il absorbe tout le potentiel chatte de la salle, mais bon.

Ces derniers jours ont été plutôt agités, pas alcooliquement mais marketinguement parlant (oui j'invente des mots). Jeudi on avait rendez vous avec un journaliste de PokerProMag en début d'aprem pour une petite séance photo et des interviews, et après direction le désert pour encore des photos, mais cettes fois-ci avec un professionnel, Jean Claude Figenwald.
Ca se passait au Red Rock Canyon, une idée de Benjo qui nous avait dit qu'il fallait à tout prix aller se ressourcer là bas et, surtout, toucher les rochers pour se recharger en chatte. Niveau résultat je peux rien poster parce que j'ai pas encore pu récupérer les photos mais il parait qu'on a bien ridiculisé les Rolling Stones dans la scène "groupe de mecs qui marchent au milieu d'une route en plein désert", ship it.
En soirée, on est tous allé diner au Red Rock Hotel Casino, une super structure comme les géants du Strip, tout neuf mais un peu loin du centre, un peu comme le South Point Hotel & Casino qui à accueilli High Stakes Poker pendant quelques années. Enfin si des millionnaires s'amusent à investir des millions dans un business comme ça, c'est que des gens y vont, faut pas se faire de souçis pour eux. Bref un resto sympa après lequel tout le monde est gentiment rentré se coucher, certains parce qu'ils jouaient, d'autres parce qu'ils était crevés d'avoir fait les cons au milieu des montagnes en plein soleil toute l'aprem.

Aujourd'hui rien de spécial, levé très tard mais bien dormi, ce qui est plutôt rare depuis que je suis à Vegas, et direction Downtown pour une nouvelle séance photos avec JC. Je n'ai pas trop pu apprécier le vieux Vegas puisque je devais retourner de suite au Rio après mon shooting pour rencontrer la presse française généraliste venue couvrir le Main Event. J'aurais le temps d'y retourner pour voir le fameux show de Fremont Street, un spectacle son et lumière gratuit en pleine rue à deux pas des casinos qui ont fait la légende de Vegas, le Binions qui accueillait les WSOP il y a quelques années, le Golden Nugget, le 4 Queens, et plein d'autres.
La soirée s'est terminée à la Stratosphère, une tour de 350 mètres dans la partie abandonnée du strip (Hilton, Sahara, Golden Riviera...) mais qui possède un restaurant très classe, tout en haut avec une vue incroyable et un sol qui vous fait tourner pour pas que ce soit toujours les mêmes qui aient la vue sur l'aéroport. Étaient conviés à la soirée les deux reporters d'M6 rencontrés au Rio, ainsi que deux jeunes demoiselles venues écrire un papier pour deux magazines dont j'ai oublié le nom. L'une d'entre elle a du subir les assauts répétés du Manubé imbibé (c'est mieux quand ça rime), celui-ci m'a d'ailleurs assuré pensé conclure le deal dans la semaine, à suivre...

C'est tout pour aujourd'hui, pour moi demain repis avant enfin d'aller m'envoyer en l'air dans l'amazon room. Can't wait.


mardi 1 juillet 2008

Blogging again...


Après presque un an passé sans rien poster sur mes anciens blogs, j'ai enfin retrouvé la motivation d'écrire quelque chose.
Pourquoi aujourd'hui? Aucune idée... Peut être est-ce Benjo et son blog remarquablement bien écrit et mis à jour au quotidien durant ces world séries, peut être est-ce parce que je suis en train de faire un peu le point sur cette année de tournois, et de définir les nouveaux objectifs. J'ai toujours ressenti le besoin de partager et d'écrire dans les moments difficiles, et bien que cette saison de poker ait été plutôt bonne, la lointaine deuxième place à Barcelone ne suffit pas à m'enlever le gout amer que ces wsop laissent dans ma bouche. Une vingtaine de tournois et toujours pas une place payée...

Il est toujours difficile d'analyser un échec au poker, surtout en tournois. Évidemment il y a la variance, le simple manque de réussite qui fait que sur certains tournois on a joué à la perfection et jamais vraiment eu une chance d'aller loin. Les meilleurs joueurs de tournois online ont eu des séries de plusieurs centaines de tournois sans en gagner un. La même série en live pourrait donner plusieurs années...
Mais il y a aussi les erreurs, on en fait tous, et on ne peut s'empêcher de penser que si on avait pas déconné on serait allé au bout derrière. Pour moi l'event numéro 2, un 1500$, le 10k heads up et le shorthanded à 5000$ en sont les parfaits exemples. Un gros tapis, un contrôle parfait, une table sans adversaire gênant quand tout à coup... le blowup. Il y a beaucoup de facteurs qui conduisent à une connerie, manque de concentration, fatigue, mauvais read, manque de patience, en principe tout est lié. Bref.
Face aux échecs, j'ai toujours eu la même réaction, analyser et avancer. Ne pas s'en vouloir, considérer que c'est arrivé pour une bonne raison, ça forge mon caractère, ma à la variance ou aux bad beats, ça me motive pour exceller et repartir sur le prochain tournoi. Je me fout de voir des joueurs aller au bout en chattant deux fois des 20% pour des pots chipleads (hein Dario), je sais que j'ai pas besoin de ça résistance, j'irais au bout quand ce sera mon jour.

What's next?
Pour commencer le Main Event, qui reste quand même le seul tournoi avec une belle structure de ces world séries, et puis le prize pool est joli, lol. Après ça, rentrer en France, me reposer et mettre en route toutes ces projets que je remet au lendemain depuis trop longtemps: reprendre le sport, manger correctement, dormir correctement, contrôler mon impulsivité, travailler mon observation et ma concentration, ah oui et mon endurance en live aussi.
Niveau poker, apprendre de nouveaux jeux, travailler encore mon style de tournois et grinder les cashgames online.

Mon chemin continue, j'espère avoir la volonté de continuer à mettre ce blog à jour, j'espère aussi que j'écrirais un peu mieux, ça ne peut pas être pire de toute façon.