vendredi 5 décembre 2008

Elysium



Il n'y a que deux tables dans le Kool Klub à Budapest.


Cote à cote, au fond de la boite, dans un coin sombre. La première est légèrement surélevée et séparée par un petit cordon rouge. Trente ans plus tot je pense que j'y aurais vu des agents du KGB, deviné des dealers, salué des militaires, méprisé des milliardaires, souris à des prostituées, ou ignoré des cadres du parti communiste.
Ce soir j'y distingue des entrepreneurs locaux, prenant des shots de vodkas pendant que les plus belles filles du monde, trop jeunes pour avoir manifesté contre l'étau russe en 89, rient aux éclats assises sur leurs genoux.

Moi je suis à coté, à la deuxième table, celle des hommes de main et gardes du corps je suppose. Davidi s'est occupé de tout, il connait quelqu'un la bas. On trinque à ce qui pourrait être l'anniversaire de ma dernière place payée, les "un an" de l'EPT Dublin.

Pour fêter ça dame chance a eu un cadeau bienvenu, un day deux, une cinquantième place entraînant automatiquement petite enveloppe, rapides félicitations, grand soulagement, et bonne raison de faire la fête avec mes amis.

Davidi, Anthony, Julien, et Vinz levent tous leur verre de vodka-quelque chose à ma santé.
"Cheers, Santé, Kampaï, Li Jaïm.."
J'ajoute un "Na zdrowie" sachant très bien que c'est du polonais, ça sonne local.
Je souris pour une fois, je souris à la chance, question de politesse. Je sais de toute façon que notre relation restera compliquée, elle est trop volage, inconstante, sans cesse un nouveau boyfriend. Elle peut vous briser quand elle vous abandonne, qu'elle vous oublie un peu trop longtemps. J'ai tenu bon, un an à tout faire pour attirer son attention, grâce à ma famille, à mes
amis, à mon sponsor, à ma volonté. Un peu aussi grâce à mon ego, ma fierté, ma vanité, ma jalousie, mon envie, les défauts peuvent être utiles dans les temps difficiles.

Les W mettent en place le plan d'attaque pour les batailles à venir. Il faudra tenir plusieurs fronts, en Hollande, en Belgique et en Pologne. Les ordres sont donnés, j'irais à Varsovie. Les généraux se resservent un verre et se dispersent, dans la boite pour le moment, en Europe plus tard, les jeunes hongroises ont eu raison de leur cohésion. Je reste une minute seul, assis je souris à nouveau, qui sait, si la chance me voit, elle pourrait bien avoir envie de me le rendre à ma prochaine étape.





Plusieurs semaines plus tard, Stade de France, Paris.
J'emboîte le pas d'Eric Koskas et descend de la limousine, devant nous des centaines de passionnés, venus de toute la France pour participer au plus grand tournoi jamais organisé en un jour en Europe, pour essayer de se qualifier pour la finale du France Poker Tour, pour se faire un pro au passage, au figuré bien entendu, quoi que...

Les gens nous regardent, certains nous reconnaissent et le mot se répand, Antony Lellouche & Michel Abécassis seraient arrivés, la foule nous entoure rapidement et les "locaux" sont assaillis, photos, autographes, juste un mot parfois. Moi je suis spectateur de la scène. Ils jouent à domicile.

"Manu toi aussi sur la photo!" lance un joueur en me regardant. C'est un début.
Un autre m'approche avec un paquet de cartes et me demande un autographe.
"Mais c'est quoi votre pseudo déjà?"
"Sir Cuts"
"Ahhhhh c'est vous, on aime beaucoup vos vidéos"

Puis peu a peu un deuxième mot se répand, le petit jeune la qui suit les monstres sacrés du poker français serait Sir Cuts, et de plus en plus de monde s'intéresse à moi. Quelques Valet de trèfle dédicacés plus tard on me dit de suivre le cortège à l'intérieur, nous sommes attendu du pied ferme par 1300 joueurs de poker.

Je suis la sécurité qui nous fait un passage au milieu de ces passionnés. Je réalise un peu plus à cet instant l'ampleur du phénomène poker, notre popularité, votre ferveur.
"Ouaiss Ludo!" lance l'un d'entre vous quand je passe a sa hauteur, je souris sans avoir le temps de le voir, je t'ai entendu, tu ne m'a pas appelé Manu, c'était super.

Passons sur les mains et le tournoi, le France Poker Tour c'est surtout votre tournoi, pas le notre. Nous on est la pour jouer avec vous, répondre à vos questions, ou simplement discuter.

"- Bravo pour Varsovie! La table finale, tu dois être super content non?" me demande un
éliminé malchanceux.
Trois autres personnes écoutent et m'observent. Leurs yeux fixés sur moi me font bafouiller.
- Euh oui, enfin non, 8eme c'est pas terrible quand même, la différence entre la première place et la mienne en terme d'argent est tellement grande..."
- Oui mais bon quand même une table finale en EPT, une table finale en WPT, c'est magnifique à 23 ans.
- C'est vrai, et puis ça fait plaisir, deux tournois payés, une table finale, ça remonte le moral. C'est juste décevant d'être aussi proche à chaque fois et de pas gagner...
-Y'en aura d'autres t'inquiète pas"





En y repensant vous avez raison, j'ai déjà gagné.

Certes pas l'EPT de Varsovie, j'ai pourtant fait de mon mieux pendant trois jours mais ce n'était pas mon tour. J'étais de toute façon l'invité surprise en table finale, mon parcours aurait pu et aurait du, s'arreter la veille quand j'étais a tapis avec 82o contre la paire d'as d'un joueur espagnol.

J'aurais aimé vivre l'expérience du Stade de France avant Varsovie. Avant de me faire éliminer, à mon tour avec une paire d'as, en 8ème place. J'ose espérer que je me serait alors levé en souriant, que j'aurais serré la main de tous mes adversaires qui n'ont, eux, pas démérités leur place en finale, j'aurais amicalement tapé l'épaule d'Arnaud Mattern en lui chuchotant de tous les défoncer, j'aurais ensuite souris au public qui m'a soutenu et qui en grande partie partageait ma déception.

Au lieu de ça je suis partie en trombe, sans réaliser que cette place décevante pour moi aurait ravi tant d'autres personnes, sans imaginer que vous étiez en train de faire sauter wam-poker en appuyant frénétiquement sur votre touche F5, égoïstement je suis parti sans dire un mot.

Ça ne doit plus arriver. Je dois contrôler mes émotions, je dois surtout réaliser la chance que j'ai, profiter du rêve que je vis. Des tables finales il y en aura d'autres, des titres j'en gagnerai... Et si ça n'arrive pas, je trouverai bien une jeune Hongroise à qui raconter que j'étais joueur de poker professionnel dans le passé, que j'ai fait le tour du monde, que j'ai gagné et perdu des millions, que j'ai erré dans toutes les boites branchées, tout fait, tout essayé.

Et si après ça elle ne veut toujours pas de moi, qu'est ce que vous voulez que je vous dise...


dimanche 26 octobre 2008

Shine A Light


Toulouse, Cannes, retour à Toulouse, passage à Paris.
Puis Barcelone via Toulouse, retour et nouveau départ, Londres cette fois ci, directement dans une impasse. Machines arrière direction Paris, via Toulouse, terminus Paris, pour le moment.


La batterie de mon ipod aussi vide que mes poches, ma barbe plus longue que mes dents, la file d'attente pour prendre un taxi à l'arrivée de l'eurostar a des airs d'énième bataille, comme si partout ou je devais aller nous étions trois cents pour un seul gagnant.
Peu importe je suis rodé, juste un peu de patience et je serais exaucé.
Un halo de lumière m'entourera, les projecteurs ou la main de dieu? Vous voyez. Toujours est il que les yeux seront braqués sur une personne, moi.
Attendre et espérer, c'est toujours une question de patience.
"L'élu" certains m'appelleront, "un génie" pour d'autres, la masse des aigris ou des plus connaisseurs se contentera du traditionnel "chanceux". Les faits seront là, trois cents braves qui n'ont rien à envier a des Spartiates n'auront su me resister, un à un victimes de coups violents, disparaissant face au rouleau compresseur de ma valise.
Ce sera enfin mon tour de monter dans le taxi.


Taxi qui me rapprochera un peu plus des prochaines échéances. France Poker Tour à Toulouse, Tournoi de Heads Up à Barcelone, EPT Budapest, EPT Varsovie...
Des noms fusent.
Easyjet, AB Skipper, Baccara, Vodka, Four Seasons, Air France, Frog, Blue Label, Europcar, Bon Plaisir, Vueling, Catwalk, Barceloneta, XO, Charles de Gaulle, Entrecote, Colosseum, Sambuca, British Airways, Razmataz, Terminal B, Hilton, E-Klub, Correspondance, Absinthe, 7, Check out.


Il était temps de recharger les batteries, d'un changement radical, de soleil peut-être, d'alcool surement, de faire la fête inévitablement.
Alors je suis parti avec Antony et Anthony à Marrakech.
Les conditions étaient réunies: courant pour recharger ipod et casque bose, cashgame au lieu des tournois, soleil (je crois), alcool (ni surement ni lentement), et inévitablement... Theatro, Pacha, Paradisio...


On peut dire qu'on a eu des bons guides. Antony Lellouche s'est comme d'habitude occupé de tout, Roger Hairabedian nous a invité à l'hôtel, Gilles Haddad nous a mit entre de bonnes mains, Bernard Boutboul nous a fait mourir de rire, et ... et que veut le peuple comme on dit? Des cashgames juteux? Vendu.


Je n'ai bien sur pas mis le pied dans la piscine mais plongé dans un océan de vodka, pas grillé au soleil mais flambé au casino, pas lu de livres mais bouquiné mes adversaires, pas fait d'excursions dans le désert mais ait exploré la ville de nuit, je ne me suis pas reposé mais... Je bloque la. Je pourrais dire "mais on dormira quand on sera mort" mais ça ferait trop skyblog d'une gamine fan de Kyo. On va faire dans l'autodérision, ca marche toujours l'autodérision.
Je ne me suis pas reposé mais, hé, on a le temps de dormir quand on se lève jamais pour faire le day 2.


Vendredi 17 Octobre, retour sur Terre, pour une retour sur mes terres. Toulouse capitale du rugby, de la saucisse et non pas du cassoulet (c'est Castelnaudary), est pour un week end la capitale du Poker. Enfin une des trois capitales, puisque le France Poker Tour pose ses valises dans trois villes en même temps.
Accompagné de Benjo je prend l'avion, pour retrouver le soir même la toujours aussi enceinte Alexia Portal, le toujours aussi délirant (passé deux bières et sur Téléphone uniquement) Régis, mes potes régionaux (toujours aussi pauvres), ma maison de toujours et ma 205 de tous les jours.
Vous l'avez compris ça fait bizarre.

A peine le temps de poser les valises, de faire tourner le moteur talbot de mon bolide, qu'on se rend au restaurant. Tout le monde est de bonne humeur, on boit du gaillac en mangeant du foie gras et des gros steaks. Les plus courageux (mention spéciale a Etienne car il était en béquilles) finissent au frog puis à l'Ubu, un club légendaire de la nuit Toulousaine. Je n'y étais pas retourné depuis au moins 4 ans et j'ai été super surpris, l'age moyen devait avoisiner les 24 ans, la musique était electro sans etre de la daube commerciale, le patron est sympa, excellente soirée.
Le lendemain matin, vers 13h, un seul doliprane suffira. Un heure plus tard début du tournoi de poker, les toulousains sont venus nombreux, et pas que de Toulouse d'ailleurs. Albi, Montauban, Perpignan, Arcachon, Caen(!)... les places pour le France Poker Tour s'arrachent et je suis fier d'être l'hôte de cette étape, le cadre n'a rien a envier à un EPT, la salle a une vue exceptionnelle sur la pelouse du Stadium.
Pourtant bien déterminé à prouver que je suis prophète en mon pays je ne ferais pas le day 2, respect des traditions oblige me direz vous.


Cette étape à néanmoins été très agréable, rencontrer tous ces passionnés oblige à relativiser, à réaliser la chance que l'on a d'être sponsorisé, de voyager, et de vivre du poker. J'ai eu l'impression que chacun d'entre eux vivait un peu un rêve par procuration, et ce rêve je peux peut être en écrire un petit chapitre dans les prochains mois, qui sait.


lundi 6 octobre 2008

Fuck the pain away


London, Regent Street.
5h17

"- Are you free?
- Sure where are you going?
- Clapham.
- Come in sir!"

Au bout de trois essais je parviens enfin a comprendre comment la poignée du taxi fonctionne, je monte et m'assois sur le strapontin. Si j'étais de mauvaise foi je tenterais d'expliquer pourquoi j'ai choisi de me mettre sur le siège le plus inconfortable, dos a la route, au lieu de me vautrer sur la banquette. Je vous dirai qu'ouvrir une portière est une tache infiniment plus difficile que vous ne le croyez en Angleterre tant ils ont de mécanismes différents et illogiques.
Mais non, autant le dire de suite, j'étais wasted comme on dit ici.

"- How was the night sir? Big party heh?
- It was a good one..
- You were in that club there? The Maddox?
- Yeah, it's a nice place
- Sure it is, I heard P. Diddy and Keira Knightley are coming here.
- Well, I didn't see Keira...
- Haha too bad for you man, she is very beautiful... "

L'avantage quand on prend un taxi qui est probablement plus vieux que soi, et qu'on décide sans raisons de s'asseoir sur le strapontin, c'est qu'on se retrouve a quelques centimètres du chauffeur. Du coup il peut engager la conversation.

"- Where are you from my friend? Germany?
- No, I'm french. Where are you from?
- Ghana!
- Oh ok
- So were you celebrating something?
- Yeah, busting another huge stack before the day 2 of a big tournament..
- What do you mean?
- Well... I'm a poker player and I played a tournament...
- Oh you won money at poker?
- Not exactly... I had alot of chips in a tournament and lost it all before the end of the first day, which is what i've been doing for the last twelve months now.. and that's not a good thing..
- Oh so you are drinking to forget?
- Yeah maybe.. Sort of."

Puis mon nouveau pote a du me trouver un peu bizarre et décider qu'il valait mieux me laisser tranquille. Moi du coup j'ai regardé Londres défiler par la fenêtre.

Mayfair, le quartier le plus cher de Londres, mais aussi un des plus beau, j'y dinerai le lendemain soir au Shogun, un japonais, en compagnie de toute l'équipe winamax, staff compris, avant une autre soirée ultra arrosée que je ne vous raconterai pas, mais durant laquelle Tallix a eu un "problème", mais rien de grave rassurez vous.
On longe l'immense Hyde Park avant de traverser Chelsea puis la Tamise, c'est a peu près la que je me perd dans mes pensées. Je rejoues les mains, enfin surtout la main de l'EPT de Londres qui m'a fait sauter.

Je viens de perdre trois pots assez importants, il me reste encore 40,000 sur les blindes 300/600, rien de grave sur le papier. C'est sans compter mon passif, San Remo, Mote Carlo, WSOP 1500$, WSOP 5000$ shorthanded, autant de tapis énormes montés pendant les premiers niveaux et perdus en quelques coups en fin de journée. Plus de day 2 depuis Dublin, presque un an maintenant...

Julien Brecard passe, me tape l'épaule en disant "allez ludo plus qu'une heure et demi, c'est rien calme toi". Je suis calme, j'ai juste une impression de déjà vu désagréable. Je folde une ou deux mains, jusqu'à me retrouver en deuxième de parole, avec deux as, rouges, les mêmes qui m'ont fait double up à la première main de la table finale du WPT Barcelone, qui m'ont permis d'éliminer tout le monde, enfin presque puisque la aussi je me suis effondré dans les derniers instants, perdant le heads up final, laissant passer une chance unique de gagner un prestigieux titre.
Je ne suis pas un joueur superstitieux, je ne crois en rien, si ce n'est en l'autodétermination. Je pense que les résultats de chacun reflètent leurs décisions, au poker ou dans la vie d'ailleurs.

Bref la suite vous la connaissez, le lendemain soir, tôt, Antony Lellouche est en finale et Ludovic Lacay est dans le taxi, en train de méditer sur le fait que la brune avec la couette et la Lituanienne avec qui il avait parlé pourraient en réalité être la même personne si la brune avait défait sa couette à un moment x situé entre la 14eme vodka redbull et le 6eme shot de sambuca.

I guess I'll never know...


mardi 16 septembre 2008

Yellow


J'ai essayé plusieurs fois d'écrire quelque chose pour mon blog.

A Cannes d'abord, après avoir sauté du Partouche Poker Tour, puis le lendemain après avoir fêté mon élimination et le jour encore après après avoir célébré je ne me souviens plus trop quoi.
A Toulouse, le jour de mon retour qui était aussi la veille de mon départ pour Barcelone j'ai écrit un brouillon. Je l'ai ensuite un peu travaillé à mon arrivée en Espagne pour le premier EPT de la saison. Finalement j'en ai eu marre d'essayer d'écrire un truc qui ne voulait pas sortir de lui même, alors je suis sorti fêter mes 23 ans...

Dire que c'était une orgie romaine serait réducteur... Les pauvres César, Brutus, Pompée & Marc Aurel n'avaient que du vin dégueulasse alors que nous avons de la vodka et toutes sortes de produits interdits.
Bref ces derniers jours ont été riches en excès et il aura bien fallu tout ça pour me (re)donner l'envie d'écrire.



Il est 12h54 et je suis en voiture, quelque part en Espagne, bientôt en France, à mi chemin entre la loque dépressive des deux derniers jours et l'arrogant Sir Cuts que je serai demain. Profitez en.
C'est indiscutable, c'est dur d'être un joueur de poker de 23 ans. Plus généralement 23 ans n'est pas l'age le plus facile; on entre, ou pas, dans la vie active, certains de nos potes se casent et on les perd de vue, on encaisse moins bien les soirées et de toute façon elles ne nous procurent plus le même plaisir... Rajoutez à ça un peu d'argent et une vie passée dans des hôtels et des aéroports de villes dont je ne connais que les endroits branchés et glauques de la nuit, secouez bien, dégustez.
Ne me demandez pas si c'est bon, ma réponse change a chaque seconde.
Je ne réalise probablement pas la chance que j'ai, je passe mon temps à relever ce que je n'aime pas chez les gens, ce qui ne va pas dans la chambre d'hôtel, le rire bizarre de ce gars, les fesses un peu trop grosses de cette meuf et putain ses chaussures... quelle horreur. Demandez moi comment je vais et je vous montrerai ma courbe d'EV. A la main 8752 j'étais au top, mais depuis 3255 mains c'est vraiment la merde.




Je suis le type au couloir 9 de la finale du 100 mètres.
Je suis mal placé parce que j'ai fait un mauvais temps en demi, trois courageux italiens ont parié sur moi car la cote est incroyable, mon entraineur n'y a jamais cru de la saison, et moi non plus d'ailleurs. Si je gagne c'est la garden party de l'Élysée, la légion d'honneur, le grand journal de canal +, la rencontre de Molly animatrice sur M6 d'un show de télé réalité sur des gens lâchés avec des armes sur une ile déserte ou celui qui survivra encaissera 199,000€.
La belle vie.


"Ludovic Lacay from France"
Je m'avance et lève la main.

Tiens dit cette mère de famille américaine, un français, c'est rare. David Douillet insiste sur mon beau parcours pour en arriver là et souligne une année difficile marquée par les blessures. "Maintenant c'est du bonus!"

En position dit l'arbitre.

Au couloir numéro 4 et 5 les deux favoris, le recordman du monde jamais sacré en compétition, et le champion du monde en titre. Il y a cinq ans ils me craignaient et je les battais régulièrement, aujourd'hui Nike et Adidas en ont fait les stars de leur nouvelle campagne de pub, ils prennent des millions, et se demandent ou ils ont vu déja le blanc au couloir 9.

"Il n'a que 23 ans c'est déjà magnifique pour lui d'être présent aujourd'hui" lance l'invité espagnol de TVE.
Couloir numéro 4 et 5 ont respectivement 21 et 22 ans, quel hypocrite.

Je suis ce type au couloir numéro 9 qui avait tout pour devenir un champion et qui quelque part a raté le train.
Ou bien peut être qu'il a sauté du train? Peut être que quand il a réalisé les sacrifices a faire pour éventuellement être au couloir numéro 4 il s'est demandé si c'était vraiment ça qu'il voulait?

"A vos marques, Prêts"
"Bang Bang!"


Tiens un faux départ, je devais prendre des risques de toute façon. Pour la première fois tous les journalistes parlent de moi, la caméra zoome, je reviens dans les starting-blocks. C'est le premier avertissement. La télévision Belge en profite pour rappeler que j'ai quand même terminé 2eme l'an dernier des championnats d'Europe en salle, et que ce jour la j'avais aussi pris un faux départ. Couloir numéro 4 me regarde et se demande "mais comment il s'appelle déjà" en me faisant un clin d'œil amical.

La suite de la course importe peu. Couloir numéro 9 ne gagnera pas, vous vous en doutez.
La fin de sa carrière dépendra des choix qu'il veut faire, il peut encore être un couloir numéro 4, mais il doit faire des sacrifices. Devenir un robot, une machine à gagner, ou rester le finaliste qu'on oubliera vite mais qui profitera de la vie?



Si on me demande quel est mon meilleur souvenir de ces deux semaines, je répondrai sans hésiter la conversation de cinq minutes que j'ai eu avec une fille que je ne connaissais pas vraiment. C'est fou comme c'est rassurant de voir que tout le monde est aussi paumé que soi. Chacun le cache à sa manière, mais au final à part les jeunes amoureux, très peu de gens sont heureux...



Compte rendu de Cannes:

Au poker Benyamine ma défoncé.
Flashs de la soirée au Baoli (chronologie non vérifiée):
- Je drague Tiffany Michelle a la sortie des chiottes, en fait elle est moche de près du coup je m'esquive poliment alors qu'elle commence a me raconter sa vie.
- TaLL bien imbibé discute avec Fatal1ty la légende du jeu vidéo.
- Gohanounet erre dans la boite ivre mort, contrairement a ce qu'il dit il ne tient pas du tout l'alcool.
- Antony L discute avec JR Bellande, je m'approche mais j'ai trop bu pour comprendre quoi que ce soit du coup je me casse.
- Une belge m'embrasse, elle a des lunettes et a l'air pas mal.
- La belge me parle mais je ne comprend rien j'appelle Davidi a la rescousse, il m'avoue ne rien comprendre non plus.
- On se casse du Baoli, on fait un quick after et des meufs me ramenent (je ne les connais pas, je ne les choppe pas)
- Arrivé devant l'hôtel je retrouve TaLL qui discute avec Antonio Esfandiari (non il n'est pas gay)
- On demande a Esfandiari et a son pote de nous prendre en photo, allez savoir pourquoi.




Compte rendu de Barcelone:

Au poker j'ai fais deux moves, un foireux, l'autre très foireux.
Trop (ou trop peu) de choses a raconter dans les soirées passées au Shoko, Catwalk, et autres endroits peu fréquentables...
Dans un (rare) moment de lucidité j'ai rejoint mon pote Benjo pour commenter l'EPT Live, c'est logiquement parti en sucette après une petite heure, compréhensible: ce jeu est nul.


Concernant ce blog, je ne sais pas trop ce qui va lui arriver. Winamax a recemment mis en place un blog "officiel" pour tous les membres du team, donc je ne sais pas si je continuerai a poster ici. Peut être que je vais écrire ce qui est "officiel" sur leur blog, et garder le contenu un peu trash et off the records pour celui ci... A suivre.


Voila vous vous en doutiez ce blog ne pouvait avoir qu'un titre: Yellow.


mercredi 27 août 2008

Janie's Got A Gun



Septembre approche et vous devez vous demander comment va votre joueur de poker préféré!
Et bien après deux semaines passées a faire chier tous les gens qui m'approchaient de près ou de loin, en leur expliquant a quel point ils ne pouvaient pas comprendre ce que je traversais, que les aphtes a cet endroit la c'est redoutable et qu'en plus c'est incurable, je peux maintenant officiellement annoncer que je suis rétabli de mon opération des dents de sagesse. L'anesthésiste m'a d'ailleurs placé un bluff magnifique sur la table d'opération: "Rassurez vous ce n'est que de l'oxygène je vous dirais quand on va vous en... -blackout-", way to go.
Bref les dents de sagesse c'est bon, mon régime draconien contre la gastrite se terminait hier, du coup j'étais tout chaud pour aller faire la fête comme il se doit. Seulement un mardi a Toulouse le clubbing c'est pas trop ça, donc j'ai fini au Casino Barrière ou j'allai incognito pour la troisième fois de ma vie. A chaque fois que j'y vais c'est un peu fébrile comme un gosse qui espère qu'on lui a préparé un anniversaire surprise et que c'est pour ça que tout le monde fait comme si tout était normal jusqu'au moment ou ... Surprise. Sauf que dans mon rêve a moi deux bombes - Tiffany et Molly - de Barrière arrivent de chaque coté, me prennent par le bras en me guident au salon VIP ou une bouteille de champagne immense m'attend et me disent:
Tiffany: "Si vous avez besoin de quoi que ce soit Mr Lacay, nous sommes a votre disposition..."
Ce a quoi je répondrai calmement, prenant un air surpris mais pas trop, confiant sans sonner planifié, charmeur mais pas dragueur:
- Si vous n'avez rien de mieux a faire, prenez donc une petite coupe avec moi...
- (Tiffany) Oh, avec joie, merci beaucoup Mr Lacay
- Appelez moi Ludovic s'il vous plait, on a le même age...
- (Molly) Oh regarde il y a même des fraises et de la chantilly! Je connais un jeu, mais je sais pas si je peux vous en parler monsieur Lacay
- (Tiffany) Hihi, on adore jouer.
....


Mais non.
Après avoir traversé la salle et vu que toutes les bombes suscitées étaient déja en train de faire du charme a des vieux qui prennent un plaisir fou a perdre une tonne a la roulette, je suis inexorablement arrivé a la poker room...
Les classiques 5-5 10 handed a rake monstrueux tournaient, comme d'hab je ne reconnaissait pas un joueur... Tout de suite mon instinct de joueur de poker a repris le dessus, "Surement des parties profitables, si on allait s'asseoir... au bar".
Ce n'est que cinq ou six vodkas tonics plus tard que je me suis logiquement dirigé vers les tables avec l'envie de jouer ayant abondamment noyé tout l'edge que j'avais en pénétrant dans ce casino. Oui je bois des vodkas tonics, tout le temps, surement depuis que j'ai vu Lost in Translation pour la première fois, il parait que c'est une boisson de meuf mais je m'en tappe, et de toute façon le whisky c'est dégueulasse.
Enfin bref, toujours pas de Tiffany ni de Molly (ma préférée) j'ai donc un peu charmé la fille du cashier a base de sourire et de "Je sais pas trop combien je peux prendre sur ma carte bleue, tentez 1000...", elle n'a ni attendu ma sortie a 4h du matin, ni arraché son chemisier, technique a revoir je suppose.
Niveau poker comme d'hab je me fais défoncer mais cette fois ci je finis even. Je suis d'autant plus fier que j'ai réussi a lâcher AQ sur un board avec une dame. Oui je sais ça sonne fou comme ça mais j'avais raison, son deux paires dame sept n'étais néanmoins pas le brelan que j'avais negreanuesquement annoncé.
Voila pour les réjouissances de la nuit.

Pour changer un peu de sujet, peut être que certains d'entre vous ont lu le post de Brian Townsend sur son blog ou il admet avoir joué sous plusieurs comptes car il n'avait pas le courage de jouer des basses limites sous son vrai compte. J'ai beaucoup de respect pour ce joueur et ce qu'il a accompli mais la il m'a vraiment énormement déçu, doublement déçu.
D'abord le fait de jouer sous plusieurs comptes incognito alors qu'il connait tout le monde est un avantage monstrueux surtout pour un joueur de son niveau. Je suis particulièrement sensible a ça puisque sur ongame les scandinaves réguliers de 10/20 changent de pseudos tous les 15 jours alors que moi je joue toujours sur le même. C'est tout simplement de la triche et le fait que d'autres le fassent ne l'excuse en rien, au contraire.
Le deuxième point qui me déçoit c'est sa raison, en aucun cas un joueur de poker ne doit avoir honte d'être sur un gros downswing, de mal jouer ou tout simplement de ne plus avoir le niveau de jouer au top. C'est notre quotidien de douter, de redescendre de limites, de perdre, de dérégler notre jeu, j'ai d'ailleurs souvent écrit sur mes downswings dans mes anciens blogs et sur les forums sans cacher les raisons. Je croyais que townsend était un exemple de courage sur ce point la, i guess i was wrong...
Il a maladroitement tenté de se rattraper en donnant 25,000$ a la charité mais je trouve ça pathétique quand on joue de la 100/200 en trichant de tenter de s'en sortir en donnant une des dizaines de caves qu'il a gagné a la charité.
Carton Rouge aba20.

Niveau reprise du calendrier des tournois la fin d'année s'annonce chargée, voyez par vous même mon programme:

- PPT Cannes
- EPT Barcelone
- FPT Toulouse
- EPT Londres
- FPT Bordeaux
- FPT Paris
- EPT Budapest
- EPT Varsovie
- EPT Pragues

A rajouter quelque part au milieu les Master Classics dont je ne connais pas la date cette année.
J'ai beaucoup d'espoirs pour cette année, avoir un an d'expérience sur le circuit va clairement être un atout dans ma poche, j'ai beaucoup progressé techniquement et psychologiquement même si j'ai encore énormément de défauts a travailler, je me sens en grande forme et prêt a faire une perf.
Concernant le cashgame online j'ai fini le mois d'aout down genre 25k et je me suis fait hacker un compte ou j'avais laisser trainer 10k donc pas un super mois mais je suis assez content de la manière dont je gère tout ca. Je me demande bien quand même comment le mek a pu trouver mon mot de passe sachant que mes deux PC ont un antivirus + firewall et que je ne me suis jamais connecté d'ailleurs, je suis sur de n'avoir jamais accepté de fichier dangereux ou autre, c'est vraiment bizarre. L'ip est apparemment du Venezuela, probablement un proxy mais ce qui est marrant dans l'histoire c'est que le mot de passe de ce compte était le même que le mot de passe de mon compte winamax, dommage hombre tengo mucho mas on el otro (ca fait longtemps le lycée).


Voila, a part ça j'ai passé le mois d'août a glander, j'ai joué a pas mal de jeux vidéos, World in Conflict un jeu de stratégie de guerre magnifique que j'ai fini et qui est excellent. Mass Effects un jeu de role futuriste aussi sympa mais auquel j'ai plus de mal a accrocher, Bioshock que je viens de commencer mais qui est vraiment un shoot super fun, surtout en niveau difficile pour un ancien joueur de counterstrike comme moi. J'ai aussi ruiné quelques nuits a désespérément tenter de battre Rome, l'Empire Seleucide et Carthage simultanément a Europa Universalis: Rome. Je ne relancerai plus jamais ce jeu complètement rigged.
Ah sinon je tenais a dire que j'ai vu avant hier au ciné The Dark Knight, le dernier Batman pour ceux qui ont vécu sur une ile déserte les 6 derniers mois, et je n'ai pas eu le même orgasme cinématographique que nos ami américains qui ont propulsé le film numéro 1 du classement imdb et sont allé le voir en masses. Un bon film d'action mais loin du chef d'œuvre que j'attendais... Je pense en revanche que Batman ferait une excellente série télé d'une ou deux saisons ou on pourrait développer beaucoup plus sur les personnalités de personnages... Enfin bon voila.

C'est tout pour aujourd'hui mais je reposterai bientôt pour vous parler de mes séances de coaching de groupe qui pourraient intéresser certains d'entre vous. Stay Tuned.



EDIT:

Certains m'ont habilement fait remarquer que je n'avais pas posté de brag ce mois-ci, j'ai donc du piocher dans ma réserve d'atouts-brags, il en reste beaucoup rassurez vous.







mercredi 6 août 2008

Stuck



Un mois plus tôt, Las Vegas, Nevada.
(Benjo): Non mais mek je met un lien vers ton blog que si tu le mets à jour sinon c'est pas la peine.
(Ludo): Je vais le mettre à jour t'inquiète pas...
(Benjo): Pour le moment je te met juste un petit lien, je te mettrai dans "les Potes" quand je verrai des updates.


Vous l'aurez compris ayant récemment été promu au rang de "Pote" du meilleur reporter français du monde, je me devais de poster une mise à jour.

Le mois de juillet s'est terminé tranquillement, en jouant quelques 7,000 mains de omaha 5-5 sur Winamax, le resultat est satisfaisant et je pense avoir un peu progressé, bien sur il y a encore une tonne de boulot.
Fait amusant jouer au omaha m'a donné envie de jouer au holdem, peut être que ça m'a manqué de balader les fishs de la 10/20 sur winamax. J'ai donc récemment joué un bon gros 15k hands, le résultat est qu'a part ma souris à travers la chambre je ne balade pas grand chose. Résultat, je ne posterai pas de graph, vous l'aurez compris je ne poste des graphs que pour me la péter.

En parlant de graphs, voici celui de PLO, à titre purement informatif:


Concernant les autres bonnes résolutions le sport à été oublié dans l'autre post (même pas de Wii Fit), mais mon alimentation est des plus équilibrées! Plus d'alcool, de coca, de café, ni de nourriture épicée... Un grand pas en avant me direz vous? Effectivement je pense que j'ai muri ces 15 derniers jours, je me lève et m'émerveille devant la beauté du monde au lever du soleil, je me régale du gout magique et de la fraicheur de l'eau minérale... Je ne suis pas près d'oublier le moment ou tout a basculé. Il était 10 heures du matin et après une nuit blanche passée à jouer au poker je regardais les oiseaux dans un arbre par la fenêtre, c'est alors qu'elle s'est avancée vers moi m'a sourit et ma dit: "Rassurez vous, ce n'est qu'une grosse gastrite, vous avez un peu trop fait la fête. Quatre semaines de traitement vont vous remettre sur pied, évidemment pas d'alcool, de café ou de boissons gazeuses Mr Lacay!"

Vous me direz, quitte à passer un mois d'août sans pouvoir faire la fête, autant se faire opérer des dents de sagesse? Et bien c'est exactement ce que je compte faire... Le rendez vous est pris pour Mardi prochain. Vous l'aurez compris la fin de l'été va être a chier pour moi, mais au moins je serais en forme pour la rentrée.

Après tout, pour un joueur de poker c'est un peu toute l'année les vacances, un mois de galère c'est pas la mort...
Amusez vous bien et sachez que bien que je vous déteste tous à l'heure actuelle, je me vengerai en faisait la fête pendant les 11 mois qui suivront.




samedi 12 juillet 2008

Home Sweet Home


L'écran en face de moi annonce 1h 47 minutes restantes dans le level 2 du main event quand j'envoie mes derniers 3500 jetons avec Roi Dame sur un board QT45 avec deux piques. Je suis confiant, c'est le double up attendu depuis une demi heure, je vais enfin pouvoir revenir dans le tournoi et le gagner.
Mon adversaire retourne une paire de 4 pour brelan, je suis drawing dead, out du main event, la première chose à laquelle je pense à ce moment là: rentrer chez moi. Me casser de Vegas et de sa chaleur étouffante, son putain de Rio et sa clim réglée sur 12 degrés, ses chauffeurs de Taxis qui ont du me demander après chaque élimination "You played the poker? Did you win?", son flot de touristes américains beaufs qui se déverse sur le strip à qui une cinquantaine de mexicains distribuent des numéros de putes en pleine aprem, ses centaines de milliers de machines à sous au bruit insupportable, et j'en passe.

Vegas c'est toujours pareil, on est content d'y arriver, on est ravi d'en partir après une semaine. Alors imaginez après plus d'un mois passé et une trentaine de tournois joués sans aucune place payée...
Bref je suis rentré à la villa Winamax, j'ai appelé Virgin Atlantic qui m'a modifié mon retour pour le lendemain (et 50£) et je suis parti. Bien sur j'ai eu un pincement au cœur en montant dans l'avion mais rien comparé au sentiment de libération, enfin j'allais pouvoir manger français, revoir ma famille et mes amis, et me reposer. En fait les vacances pour un joueur de poker c'est quand on rentre à la maison.

Depuis j'ai un peu joué online, fait du sport, mangé du saucisson et du fromage (beaucoup), bu de la vodka (beaucoup trop) et pas mal dormi. Je suis complètement jet lagged ce qui n'est pas si mal puisque je me réveille en sursaut à 9h du matin tous les jours comme les gens normaux, il m'arrive même de prendre le petit dej...
Niveau poker le mois de Juillet est parti sur les chapeaux de roues comme en témoigne le graph:


Du coup comme me l'a conseillé mon ami Michel Abecassis je pense que je vais "digérer" un peu ce good run (juin aussi était un très bon mois) et faire autre chose pendant quelques jours, probablement jouer un peu en omaha puisqu'il faudra savoir y jouer dans les prochaines années.
J'avais passé pas mal de temps il y a un an à apprendre le jeu mais la variance était trop élevée et j'avais laissé tomber, idiot. Au programme donc une tonne de 5-5 Pot Limit Omaha sur Winamax (10-10 en cas de tilt), un peu de sport que ça soit jogging ou Wii Fit (oui ça compte), et du bon temps avec les gens que j'aime.
Au passage si certains d'entre vous connaissent des bons articles/threads ou des bonnes vidéos de Omaha je suis preneur, postez en commentaire.

vendredi 4 juillet 2008

Main Event Fever


Ça y est, c'est parti! La boucherie géante vient de démarrer, dans 15 jours il ne restera que 15 chattards monstrueux l'un d'eux sera sacré en octobre "Champion du monde" en encaissera une dizaine de millions ainsi qu'un contrat avec une poker room de deux ou trois autres millions annuels, vous savez cette room qui ne sponsorise que des étoiles...
Pour l'instant le day 1A se termine, Johny et Guignol ont sautés mais le prennent plutôt bien en se massacrant en side bets sur mario kart. Demain c'est au tour de TaLL, ManuB, MiK22, moumouth et environ 2400 autres fishs d'aller bust dans la joie et la bonne humeur. Pour ma part ce sera le day 1C, un choix peu judicieux puisque Davidi Kitai joue le même jour, le risque est donc grand qu'il absorbe tout le potentiel chatte de la salle, mais bon.

Ces derniers jours ont été plutôt agités, pas alcooliquement mais marketinguement parlant (oui j'invente des mots). Jeudi on avait rendez vous avec un journaliste de PokerProMag en début d'aprem pour une petite séance photo et des interviews, et après direction le désert pour encore des photos, mais cettes fois-ci avec un professionnel, Jean Claude Figenwald.
Ca se passait au Red Rock Canyon, une idée de Benjo qui nous avait dit qu'il fallait à tout prix aller se ressourcer là bas et, surtout, toucher les rochers pour se recharger en chatte. Niveau résultat je peux rien poster parce que j'ai pas encore pu récupérer les photos mais il parait qu'on a bien ridiculisé les Rolling Stones dans la scène "groupe de mecs qui marchent au milieu d'une route en plein désert", ship it.
En soirée, on est tous allé diner au Red Rock Hotel Casino, une super structure comme les géants du Strip, tout neuf mais un peu loin du centre, un peu comme le South Point Hotel & Casino qui à accueilli High Stakes Poker pendant quelques années. Enfin si des millionnaires s'amusent à investir des millions dans un business comme ça, c'est que des gens y vont, faut pas se faire de souçis pour eux. Bref un resto sympa après lequel tout le monde est gentiment rentré se coucher, certains parce qu'ils jouaient, d'autres parce qu'ils était crevés d'avoir fait les cons au milieu des montagnes en plein soleil toute l'aprem.

Aujourd'hui rien de spécial, levé très tard mais bien dormi, ce qui est plutôt rare depuis que je suis à Vegas, et direction Downtown pour une nouvelle séance photos avec JC. Je n'ai pas trop pu apprécier le vieux Vegas puisque je devais retourner de suite au Rio après mon shooting pour rencontrer la presse française généraliste venue couvrir le Main Event. J'aurais le temps d'y retourner pour voir le fameux show de Fremont Street, un spectacle son et lumière gratuit en pleine rue à deux pas des casinos qui ont fait la légende de Vegas, le Binions qui accueillait les WSOP il y a quelques années, le Golden Nugget, le 4 Queens, et plein d'autres.
La soirée s'est terminée à la Stratosphère, une tour de 350 mètres dans la partie abandonnée du strip (Hilton, Sahara, Golden Riviera...) mais qui possède un restaurant très classe, tout en haut avec une vue incroyable et un sol qui vous fait tourner pour pas que ce soit toujours les mêmes qui aient la vue sur l'aéroport. Étaient conviés à la soirée les deux reporters d'M6 rencontrés au Rio, ainsi que deux jeunes demoiselles venues écrire un papier pour deux magazines dont j'ai oublié le nom. L'une d'entre elle a du subir les assauts répétés du Manubé imbibé (c'est mieux quand ça rime), celui-ci m'a d'ailleurs assuré pensé conclure le deal dans la semaine, à suivre...

C'est tout pour aujourd'hui, pour moi demain repis avant enfin d'aller m'envoyer en l'air dans l'amazon room. Can't wait.


mardi 1 juillet 2008

Blogging again...


Après presque un an passé sans rien poster sur mes anciens blogs, j'ai enfin retrouvé la motivation d'écrire quelque chose.
Pourquoi aujourd'hui? Aucune idée... Peut être est-ce Benjo et son blog remarquablement bien écrit et mis à jour au quotidien durant ces world séries, peut être est-ce parce que je suis en train de faire un peu le point sur cette année de tournois, et de définir les nouveaux objectifs. J'ai toujours ressenti le besoin de partager et d'écrire dans les moments difficiles, et bien que cette saison de poker ait été plutôt bonne, la lointaine deuxième place à Barcelone ne suffit pas à m'enlever le gout amer que ces wsop laissent dans ma bouche. Une vingtaine de tournois et toujours pas une place payée...

Il est toujours difficile d'analyser un échec au poker, surtout en tournois. Évidemment il y a la variance, le simple manque de réussite qui fait que sur certains tournois on a joué à la perfection et jamais vraiment eu une chance d'aller loin. Les meilleurs joueurs de tournois online ont eu des séries de plusieurs centaines de tournois sans en gagner un. La même série en live pourrait donner plusieurs années...
Mais il y a aussi les erreurs, on en fait tous, et on ne peut s'empêcher de penser que si on avait pas déconné on serait allé au bout derrière. Pour moi l'event numéro 2, un 1500$, le 10k heads up et le shorthanded à 5000$ en sont les parfaits exemples. Un gros tapis, un contrôle parfait, une table sans adversaire gênant quand tout à coup... le blowup. Il y a beaucoup de facteurs qui conduisent à une connerie, manque de concentration, fatigue, mauvais read, manque de patience, en principe tout est lié. Bref.
Face aux échecs, j'ai toujours eu la même réaction, analyser et avancer. Ne pas s'en vouloir, considérer que c'est arrivé pour une bonne raison, ça forge mon caractère, ma à la variance ou aux bad beats, ça me motive pour exceller et repartir sur le prochain tournoi. Je me fout de voir des joueurs aller au bout en chattant deux fois des 20% pour des pots chipleads (hein Dario), je sais que j'ai pas besoin de ça résistance, j'irais au bout quand ce sera mon jour.

What's next?
Pour commencer le Main Event, qui reste quand même le seul tournoi avec une belle structure de ces world séries, et puis le prize pool est joli, lol. Après ça, rentrer en France, me reposer et mettre en route toutes ces projets que je remet au lendemain depuis trop longtemps: reprendre le sport, manger correctement, dormir correctement, contrôler mon impulsivité, travailler mon observation et ma concentration, ah oui et mon endurance en live aussi.
Niveau poker, apprendre de nouveaux jeux, travailler encore mon style de tournois et grinder les cashgames online.

Mon chemin continue, j'espère avoir la volonté de continuer à mettre ce blog à jour, j'espère aussi que j'écrirais un peu mieux, ça ne peut pas être pire de toute façon.